بسم الله الرحمن الرحيم
- SECTION 1
- SECTION 2
- LA LUMIÈRE
- LE MESSAGER ﷺ
- MA SŒUR
- LE WALÎ
- MON AMOUR
- LA MORT DU SHAYKH
- LES OUDAYAS
- LES AMOUREUX DE LA NUIT
- THAWR
- UNE ÉTOILE
- LÀ OÙ ALLAH ﷻ TE VEUT…
- RABITA
- L'ARBRE
- AL-KITAB
- COMME UN PHARE…
- À MA FILLE EDWIGE
- À MA FILLE INGRID
- À MA FILLE EMMA
- LE PHARE
- SHAYKH RAJAB
- RENOUVEAU
- L'OR
- RÊVE PROPHÉTIQUE
- CE QUE TU CHERCHES
- LE FLAMBEAU
- ÉVEIL
- L'ESPRIT DU PROPHÈTE ﷺ
- LE PALAIS DE LUMIÈRE
- TON SECRET
- QUE REVIENNE LA VIE…
- LE PASSEUR
- TON SHAYKH
- MON SHAYKH
- SECTION 3
SECTION 1
CHAOS
LES SIGNES
Il est venu le temps des bâtisses sans fins
Que brandissent les gueux vers un ciel anémique
Et chargé d’une mort au relent métallique
Que diffusent des vents aux souffles assassins
Il est venu le temps des fidèles aux mains
Que consume la braise ardente et maléfique
Du séjour accablé du règne satanique
Qui s’étend ici-bas jusqu’aux moindres confins
Il est venu le temps de l’ignoble commerce
Il est venu le temps de l’étreinte perverse
Et de l’enfant jeté sur le sinistre autel
C’est le temps douloureux de l’inique messie
Qui s’apprête à surgir au déchirant appel
De la frêle innocence que l’on sacrifie
Le 18 août 2018
L’ABANDON
Est-ce l’heure déjà des trompeuses saisons,
De la terre qui tremble et des pauvres moissons,
De la simple servante engendrant sa maîtresse,
Et de l’enfant martyr que ronge la détresse ?
Le temps comme un étau se resserre et oppresse
Et, comme le sadique à l’immonde caresse,
Entraîne dans le jeu d’inavouables passions
L’égaré qu’il accable de sourdes pulsions.
Une engeance fétide accomplit la besogne
Menant paître la troupe éteinte sans vergogne
Au champ décomposé de l’humain abandon
Où ne fleurira plus ni espoir ni pardon.
N’y poussent même pas l’ortie et le chardon ;
À peine y trouve-t-on quelque rare brandon,
Et la bête puante qui souffle et qui grogne,
Et le corps que charrie une sombre Vologne.
Le 19 août 2018
LES HEURES
L’heure s’est consumée
Comme un tison ardent
En une âcre fumée
À l’immonde relent
Elle exhale le soufre
Et la mort et le sang
Et présage le gouffre
Où ne va l’innocent
Une autre la remplace
Aussi rapidement
En portant la menace
Du même châtiment
Ainsi brûlent les heures
À l’ère du tourment
Que promettent majeures
Les fautes qui s’y meurent
Tout en s’y consumant
Le 20 août 2018
LA NOUVELLE SODOME
S’enchevêtrent les corps
Comme un nœud de vipères
Que des génies retors
Soumettent sans efforts
Aux spasmes adultères
Les femmes sans pudeur
Enlaçant d’autres femmes
Se tordent d’un bonheur
Éphémère et trompeur
En étreintes infâmes
Et les hommes repus
Des caresses des hommes
Satisfaits d’être nus
Sont les enfants déchus
Des nouvelles sodomes
Fils et filles d’Adam
Se vautrent dans les fanges
De l’orgasme insolent
Et du râle indécent
En de glauques échanges
Et de ces lupanars
Qui s’agitent sur terre
Fleurissent des bâtards
Égarés et hagards
Qui traînent leur misère
Le 20 août 2018
LES JINN
Quand l’esprit se dérobe et dérive aux confins
De l’humaine raison en délires malsains
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Quand résonnent les voix de factices défunts
Ou s’éveillent soudain de perfides desseins
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Quand invoque celui qui souffle sur les nœuds
Pour un sort aux effets des plus calamiteux
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Quand les hommes libèrent ce qu’ils ont en eux
De plus incontrôlable et de plus vaniteux
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Quand la nuit se déchire en de longs aboiments
Quand une ombre apparaît et s’efface à l’instant
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Et quand l’âne apeuré pousse des cris déments
Ou quand un cobra pose un regard insistant
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Et quand l’enfant gémit sur le fatal autel
Au moment où sur lui se pose le scalpel
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Quand l’immonde catin qui se vend à l’hôtel
N’écoute même plus l’authentique rappel
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
À grands coups de ghettos et de phosphore blanc
En antique Judée ou au vieux Pakistan
Ils opèrent les Jinn aux forces assassines
Éternels ouvriers du diabolique Plan
Redoutables enfants du rebelle Satan
Ils sévissent sans fin ces sombres shayatines
Le 20 août 2018
DÉSILLUSION
Tu rêvais dans le temps de ta prime jeunesse
De fortune et de gloire et de fleuves d’argent,
Tu te voyais déjà au sommet et nageant
Dans la facilité d’une morne paresse.
Le succès te flattait de sa vile caresse :
Tu étais entouré d’un monde t’adorant,
D’une foule d’amis, de femmes t’implorant,
Que tu récompensais avec ample largesse.
Mais lamentablement ton rêve s’affaissa :
Car tu n’es qu’un chômeur au maigre RSA
Qui trompe son ennui dans la drogue et la bière.
Tu n’as pour tout ami que le gars qui te vend
Ta merde, et pour amante une horrible rombière,
Et pour toute fortune un peu d’herbe et du vent.
Le 30 août 2018
LA MAISON
C’est au fond d’un jardin une maison de pierre
Recouverte de ronces de mousse et de lierre
Qui scrute le passant
Devant passe un chemin menant au cimetière
Qu’empruntent seulement la veuve singulière
Et le mort innocent
On y entend parfois un étrange murmure
Comme un hôte caché qui siffle et qui susurre
Un air inquiétant
Et ce frémissement sans commune mesure
Qui semble remonter du fond de la masure
N’est pas celui du vent
Des fois bouge un rideau à l’antique fenêtre
Et on dirait qu’une ombre qu’on n’a pas vu naître
S’y découpe un instant
Se figeant en silence avant de disparaître
Dans le noir insondable et le froid qui pénètre
Du sombre bâtiment
Nulle âme ne vit plus, nulle humaine présence
En ces murs envahis de sourde malfaisance
Et d’effroi déchirant
Ceux qui vinrent s’en furent frappés de démence
Et comme possédés par l’insane occurrence
Qui s’y terre en tyran
Quel ifrit insolent en ce glauque repère
Du spirite imprudent fait éclater le verre
Et manipule et ment
Faisant croire à qui veut qu’il est l’âme qui erre
De l’ancêtre inconnu que l’on a mis en bière*
Un siècle auparavant ?
Le 04 septembre 2018
*Variante : De l’ancêtre inconnu que l’on a mis en terre
COMPLAINTE VICTIMAIRE
Nous sommes les élus à l’antique souffrance
Éternelles victimes du pire tourment
Que nous nous transmettons comme le testament
De notre vieille race et de sa longue errance
Et nous la brandissons comme l’ultime offense
Quand ayant essaimé l’usuraire ferment
Nous devons récolter inévitablement
Le raisin du courroux de la gentille engeance
Et nous nous lamentons d’un lamento vengeur
Attisant un brasier à la vive rougeur
À la flamme duquel s’échauffe notre haine
Et nous faisons payer sans trêve ni repos
Aux troupes des nations cette masse inhumaine
D’avoir été jetés par monts et puis par vaux
Le 05 septembre 2018
LES JUGES
Dans les temples d’airain aux colonnes antiques
Où se met en balance l’humain abandon
Ils se dressent en noir et dénués de pardon
Les grands maîtres imbus des codes hiératiques
Ces hérauts fraternels des antiennes laïques
Fidèles au serment des loges de renom
Ne jugent obédients qu’en leur auguste nom
Condamnant en vertu d’ordres initiatiques
D’un paraphe cinglant immolant le pater
Au service du fils d’Aurore et Jupiter
Ces vénérables sont le siècle qui gouverne
Ainsi fait et sévit le nouveau Sanhédrin
Qui farouchement garde le mythe moderne
Sur quoi règne et gémit impunément l’Humain
Le 17 septembre 2018
LE RAPPEL
Comme autant de flambeaux se consument les signes
Dans la nuit du chaos
Les attise la horde des diables insignes
Sans trêve ni repos
Comme autant de lueurs éclairant le fidèle
Ces tisons de l’enfer
Rappellent à qui veut le serment du Rebelle
Et sa poigne de fer
On y voit s’agiter les affres de nos âmes
Éprises des remords
Dont se gavent avides les funestes flammes
Du brasier retors
Ils égrènent le temps à l’approche de l’Heure
Comme un sable écoulant
Le décompte fatal où en guise de leurre
L’Infâme est souriant
L’égaré s’y réchauffe enivré de paresse
Et de renoncement
Tout à cet abandon de la vile caresse
Et du consentement
Quant-à l’humble qui craint et qui baisse la tête
Pour ne pas s’éblouir
Il avance tout droit sans que rien ne l’arrête
Ou le fasse mentir
Le 27 septembre 2018
DOUNYA
C’est un âpre chaudron où fermente en un lit
De luxure et de sève
Une masse indolente qui grouille et qui vit
De fantasme et de rêve
S’y mêlent des relents de ventres rassasiés
Aux effluves morbides
Des chairs et des tissus salement nécrosés
De cadavres sordides
Tout y part en lambeaux et se décomposant
Se déverse en un fleuve
Qui serpente et s’étire et s’écoule abondant
Sans qu’une eau pure y pleuve
Cette vague de pus à l’âcre puanteur
Alimente l’abîme
Où la mène et l’y meut le serment du Menteur
Où plus rien ne rédime
Qui s’attache à ce bain sale et nauséabond
D’impavide luxure
Ne saurait s’élever au-dessus de ce fond
D’innommable souillure
Car aux yeux du pécheur cette fosse putride
Paraît comme un jardin
Où tout semble serein délicieux et limpide
Comme un rêve opalin
Il s’y vautre gaîment y ramasse fortunes
S’y enivre de vins
Régnant sur un sérail de blondes et de brunes
Aux charmes assassins
Et faisant de ce temps d’éphémères caresses
Son séjour attitré
Il attise le feu où crimes et paresses
Ne cessent de brûler
Le 14 novembre 2018
CARNAVAL
Quand revient la saison de l’ignoble cortège
Sur les chars de la honte ils défilent grimés
Et se tordent malsains tous remords décimés
Comme mus et guidés par quelque sortilège
Ainsi se reproduit ce sordide manège
Chaque été sous les yeux des badauds fascinés*
Qui regardent passer ces pantins satinés**
Ivres de nudité de luxure et de neige
Fiers qu’ils sont d’étaler leur immoralité
Qu’ils présentent pervers comme une qualité
Ils s’exhibent sans gêne en immondes postures
Sous l’œil triomphateur de leur maître Satan
Qui promeut satisfait entre autres impostures***
Cet étalage odieux de son règne latent****
Le 11 août 2019
*Variante : Chaque été sous les yeux des badauds chagrinés
**Variante : Qui regardent passer ces pantins avinés
***Variante : Qui promeut satisfait entre autres forfaitures
****Variante : Sous l’œil triomphateur de leur maître Satan
Qui expose insolent entre autres forfaitures
Cet apparat hideux de son règne latent
EGO
Saurons-nous abdiquer ce sinistre reflet
Qui s’empare insolent de nos âmes soumises,
Et se meut dans nos corps envoûtés sous l’effet
De sa voix qui nous vend bien des terres promises ?
Cet éphèbe arrogant qui naît de nos esprits,
Comme dans un miroir une image s’éveille,
Nous leurre et nous invite à le suivre à tout prix
Dans le feu de l’envi que le cœur déconseille
Il est cet avatar qui occupe nos sens,
Embellit ce qu’on est par un trop beau mensonge,
Et consume discret comme un bâton d’encens
Nos heures qu’il occupe de sel et de songe.
Il a pour compagnon l’insatiable Qarîn,
Qui le guide au chemin où la raison s’égare ;
Et, sous le dévolu de cet horrible Jinn,
Il fait de l’existence une putride mare.
Et nous y pataugeons, offerts à ce duo
Maléfique, oublieux de L’Unique Présence
– Ce duo qui nous flatte et rend toujours plus beau
Chaque miasme exhalé de la fosse d’aisance.
Le 17 août 2019
DE TERRE ET D’EAU
Un peu de la Terre a suffi
Un peu de terre et d’eau aussi
Pour assembler ce que nous sommes
Ce qu’en somme on nomme les hommes
Et de cet humus animé*
Un peu partout disséminé
Aux quatre coins de la planète
S’éleva un vent de conquête
Et ce fut l’incessant chaos
Fait de spasmes et de cahots
Et l’innocence qu’on lacère
Et les cadavres qu’on enterre
Ce fut le souffle de la mort
Inarrêtable dans l’effort
Qui depuis le temps continue
Son œuvre que rien n’atténue
Ce fut l’odieux ricanement
De l’infatigable Satan
Qui souleva tant de poussière
Y mettant l’art et la manière
Et pour cette désolation
Pour cette œuvre de damnation
Il a suffi – c’est un mystère
D’un peu d’eau et d’un peu de terre
Le 26 août 2019
*Variante : Et de ce terreau animé
VIPÈRE
Dans mes veines s’écoule un horrible poison
Émanant de mon âme
Qui cherche une victime où planter sans raison
Sa terrifiante lame.
C’est un feu qui me ronge et me brûle en dedans
Comme un puissant acide,
Se propage en mon corps, comme un long cri strident
Se répand dans le vide*.
Dehors on ne voit rien que mon calme innocent
Et mon air impassible
Mais ce truc infernal qui délite mon sang
Me fait chercher ma cible.
Il éveille en mon for assoiffé de Talion
Des rêves homicides
Près de quoi la morsure et les griffes du lion
Ne sont que bois humides.
Ce mal insoupçonné, ce puissant arsenic,
C’est l’antique colère
Qui, comme le venin du silencieux aspic,
Se dév’loppe sous terre.
Et quand son heure arrive, issu de nulle-part
Sans pitié il assène
Le baiser de la mort – qu’importe le retard
Pourvu que soit la haine.
Le 30 août 2019
*Variante : Résonne dans le vide.
OÙ ES-TU MON ENFANT… ?
Où es-tu mon enfant ? Tout est vide de toi…
Ton absence envahit le monde autour de moi…
Et partout je ne vois que ton ombre irréelle,
Et partout je n’entends que ta voix qui m’appelle…
Où es-tu mon enfant dans ce vaste univers
Où le noble, sans fin, le dispute au pervers ?
Es-tu sous le soleil d’une âme rayonnante
Ou dans quelque ténèbre humide et terrifiante ?
Où es-tu mon enfant ? Mon pauvre cœur t’attend…
Mon pauvre cœur a froid, reviens vite il est temps…
Reviens le réchauffer de ton large sourire,
Reviens le consoler – ton manque le déchire…
Oh, je sais maintenant ce que c’est qu’être fou :
L’absence est une corde qui serre le cou…
Il s’en faut de si peu que la nuque se brise,
Il faut rester debout et ne pas lâcher prise…
Le 06 septembre 2019
L’OR PERDU
Que cherchons-nous ici, dans ces herbes trop hautes,
Quel océan de blé ?
Jadis sur cette terre aux inégales côtes
Un trésor a poussé.
C’était un or offert, aux magiques volutes,
Aux arômes sucrés,
Qui versait dans les cœurs d’ineffables minutes
De transports assurés.
C’était cette douceur ô combien éphémère
Des esprits en éveil,
Ce trop sublime éclat de l’aurore première,
À nul autre pareil.
Mais ce sol, aujourd’hui, qui n’est plus qu’une friche
Ne laisse plus pousser
Que cette herbe insolente à l’arrogance chiche
Et au rugueux toucher.
Où s’en est allé l’or ? Et ces reflets d’opale,
Qu’en est-il advenu ?
Au-dessus de ce champ le ciel est terne et pâle
Et son éclat chenu.
Las ! Nous cherchons encore et toujours en ces plaines
De sinistre abandon
À faire rejaillir des antiques fontaines
L’intarissable don.
Car nous reste la foi en L’Unique Lumière
Qui ne périt jamais,
D’Où revit ce qui meurt, et par Quoi la poussière
Se reforme et renaît.
Le 15 août 2019
JÂHILIYA
Nous avons tant souffert avant de Te connaître !
Nous ne voulions que Toi – nous ne le savions pas…
Nous mentions à nous-même et avant de renaître
Nous Te tournions le dos à chacun de nos pas…
Nous ne comprenions pas pourquoi tant de mal-être,
Pourquoi nous étreignait l’angoisse du trépas –
C’est que nous n’avions rien de bon à Te soumettre
N’ayant rien préparé pour Te plaire, ici-bas.
Et quand nous regardions parfois à la fenêtre,
Plein de mélancolie et peut-être d’effroi,
L’insondable horizon dont Toi Seul es Le Maître,
– Nous le savons Seigneur, nous ne cherchions que Toi…
Le 07 octobre 2021
SECTION 2
LUMIÈRE
LA LUMIÈRE
Il y eut tout d’abord une très longue nuit
Un hiver où le vent soulevait en rafales
Des monceaux de poussière et les plaintes fatales
D’un cœur agonisant de misère et d’ennui
Puis une aube parut quand du fond de ce puits
Du fond de ce creuset aux douleurs abyssales
Scintilla Une Flamme aux Puretés Astrales
Ne cessant de S’étendre et Qui règne depuis
Et ce cœur affligé des plus froides ténèbres
Peu à peu soulagé des étreintes funèbres
À Ce Feu Salutaire eut chaud et s’apaisa
C’est qu’On y avait mis La Plus Pure Lumière
En l’ouvrant tout entier à Ce Vivant Éclat
À Cet Or infini de L’aurore Plénière
Le 20 novembre 2018
LE MESSAGER ﷺ
Il était l’illettré qui gravait dans les cœurs
La Plus Pure Parole
Celle Qui finissait par vaincre les rancœurs
Dont l’âme se désole
Son sourire apaisait les pires des tourments
Et les haines féroces
Et savait s’attacher les fidèles serments
Des plus âpres colosses
Il avait pour mentor un être fabuleux
D’ineffable lumière
Qui soudain jaillissait du voile nébuleux
De l’aurore première
Sa voix douce envoûtait le cercle fraternel
Du peuple de l’Hégire
Qui faisait de son Verbe le phare éternel
De son frêle navire
Son regard éclairait tout ce qu’il embrassait
Hommes bêtes génies
À chacun de ses pas l’herbe rejaillissait
De ses traces bénies
Et sa bouche égrenait sans répit le rappel
Du Nom que l’on vénère
Comme un cœur irrigué d’un amour essentiel
Palpite et se libère
Il était Muhammad ﷺ héritier d’Ibrahim
Et le Sceau des prophètes
Celui qu’on appelait Ahmad Abû’l-Qâsim ﷺ
Aux nuances parfaites
Que La Miséricorde Immense du Très Haut
Infiniment Se porte
Sur tout l’être sacré de ce noble héraut
Et que la Paix l’emporte
Le 16 novembre 2018
MA SŒUR
Tu es belle comme un matin
Comme une aurore singulière
Qu’éveille un rêve cristallin
Baigné d’une douce lumière
Ton rire est un serment d’amour
Qui coule comme une fontaine
Dont l’eau pure emplit sans détour
Les cœurs d’une euphori’ soudaine
Ta voix de miel est un trésor
Qu’on goûte à la source bénie
De tes lèvres d’où fuse un or
De volupté et d’harmonie
Et ton regard aux mille feux
Balaye de sa nonchalance
Les lointains les plus ténébreux
Comme un long soupir en errance
Et sous ton voile de satin
Ta chevelure de princesse
Cache à la vu’ de l’importun
Son aimable délicatesse
Le 28 novembre 2018
LE WALÎ
À mon guide et maître, mon bien aimé Shaykh Abdulaziz.
Et à travers lui, à notre guide et maître à tous, notre bien aimé Shaykh Rajab.
Quand l’âme à la dérive abandonne son sort
À la houle en furie et se charge d’écume
Apparaît dans le noir émergeant de la brume
Une étoile qui brille plus haut et plus fort
Et cet astre élevé qui suscite l’effort
Qui pénètre le cœur et l’attise et l’allume
Y martèle sans fin comme on frappe l’enclume
Le rappel incessant qui le mène à bon port
Réfléchissant L’Éclat de La Pure Lumière
Redonnant à ce cœur agoni de poussière
Sa native innocence et sa prime beauté
Il y met à jamais L’Ineffable Présence
De l’Amour Infini Dont lui-même est chargé
Et Qu’il offre Abondant à toute âme en errance
Le 01 décembre 2018
MON AMOUR
(Variations)
A u rythme de mon cœur épelant mon Amour
L oin du jour aveuglant et du monde en furie
L oin de l’or insolent et du fou qui s’écrie
A ussi loin que le peut mon âme à l’agonie
H ors du temps je m’abîme en Son Ample Séjour
A u rythme de mon cœur épelant mon Amour
L oin du jour aveuglant et du monde en furie
L oin de l’or insolent et du son du tambour
A ussi loin que le peut mon âme à l’agonie
H ors du temps je m’abîme en Son Ample Séjour
A u rythme de mon cœur épelant mon Amour
L oin du jour aveuglant et du monde en furie
L oin de l’or insolent et du fou qui s’écrie
A ussi loin de la nuit que peut l’être le jour
H ors du temps je m’abîme ô la douce agonie
A u rythme de mon cœur épelant mon Amour
L oin du jour aveuglant et du monde en furie
L oin de l’or insolent et du fou qui s’écrie
A ussi près que je peux de Son Ample Séjour
H ors du temps je LUI vou’ mon âme à l’agonie
A u rythme de mon cœur épelant mon Amour
L oin du jour aveuglant et du monde en furie
L oin de l’or insolent et du fou qui s’écrie
A ussi près que je peux de Son Ample Séjour
H ors du temps je m’abîme ô la douce agonie
Le 16 janvier 2019
LA MORT DU SHAYKH
Quand il eut propagé son immense lumière
Et passé le flambeau
Le vieux maître expirant son ultime prière
Se confia au tombeau
Alors se détachant de ce monde futile
De vaine distraction
Son esprit s’éleva d’un mouvement agile
Enivré de passion
C’est qu’il allait goûter à la fête nuptiale
Au sublime abandon
Se livrer tout entier à L’Étreinte Royale
Au Lumineux Pardon
Mais il avait déjà connu la mort intime
En La Source aboli
Et il n’attendait plus que ce transfert ultime
Pour le parfait oubli
Et ce jour espéré du fardeau que l’on quitte
En un puissant essor
En un déchirement comme un forçat s’acquitte
De son dernier effort
Il était arrivé et l’amoureux austère
Pleinement s’éteignit
En laissant sa dépouille en un creux de la terre
Comme on gagne son lit
Et tout autour de lui l’invisible cortège
Lui montrait le chemin
D’où surgirait bientôt La Brillance du Siège
Et L’Ambre de Sa Main
Le 25 janvier 2019
LES OUDAYAS
À la Kasbah des Oudayas
Le passé chante sous nos pas
Un air étrange et délicat
Mêlé de rêve et de fracas
À la Kasbah des Oudayas
Le temps qui passe ne ment pas
Nimbant d’une magique aura
De mystérieux reliquats
À la Kasbah des Oudayas
Les esprits chuchotent tout bas
De vieux souvenirs d’Alhambra
Et des légendes de Chellah
À la Kasbah des Oudayas
Le vent ramène des éclats
De voix de rudes renégats
Et de tyranniques pachas
Sous les remparts des Oudayas
On s’imagine les combats
De redoutables armadas
Porteuses d’or et de trépas
À la Kasbah des Oudayas
Le Muadhin de Jamaa
Appelle à la gloire d’ALLAH ﷻ
Tous les fidèles du ribat
À la Kasbah des Oudayas
Dans les senteurs des daturas
Flottent les longues djellabas
Des humbles prieurs de l’Icha
À la Kasbah des Oudayas
Au jardin que hantent les chats
Les amoureux songent béats
À de platoniques ébats
Le 11 février 2019
LES AMOUREUX DE LA NUIT
Au plus noir de la nuit les amoureux s’éveillent
Quand les âmes des hommes pesamment sommeillent
Leurs cœurs illuminés s’ouvrant à l’unisson
Se rejoignent brûlants dans un même frisson
C’est le frémissement de l’Amour immobile
Qui se pleure debout en prière docile
Puis s’allume et s’enflamme au rythme du rappel
Assouvi de l’Aimé dont le cœur est l’autel
C’est l’écho lumineux des âmes purifiées
De ces fiévreux ardents aux langues tuméfiées
D’avoir tellement dit et répété Ce Nom
Qui résonne par eux par-delà l’horizon
C’est l’antique sanglot des amants de l’aurore
Que Le Feu Le Plus Pur intensément dévore
Qui nimbés de silence invoquent le pardon
Et se laissent aller à l’ultime abandon
Car ils n’existent plus que par l’Amour immense
Qui les lie à L’Aimé évoqué en cadence
Tout à la fois baignés de Lumière et de nuit
Dans l’oubli de leur être où ne reste que LUI
Et L’Aimé les écoute Il est Là Il est Proche
Embrassant l’univers de la rose à la roche
Et de ces amoureux qui L’aiment quand tout dort
Il réécrit le livre en nobles lettres d’or
Le 01 juillet 2019
THAWR
Quand ils furent enfin, dans leur âpre refuge,
À l’abri des regards et des lames d’airain,
Protégés de la haine et de son vain déluge,
Et posés dans le creux de l’invisible Main ;
Quand sur eux s’abattit cet étrange silence
Qui naît du plus profond de toute obscurité,
Et qui confère aux cœurs la pleine vigilance
Présidant à l’accueil de toute vérité.
Quand ne faisant plus qu’un, blottis l’un contre l’autre,
L’un, protégeant l’ami le plus cher à ses yeux,
Et l’autre, rassurant son plus fidèle apôtre,
Plein de la Sakîna des anges et des pieux* ;
Le Prophète ﷺ** infusa, dans le cœur disponible
Du compagnon dévoué, l’indicible secret
Dont il était porteur et qui, trouvant sa cible,
L’éclaira de l’éclat des élus par décret ;
C’était cette clarté, cette flamme intérieure
Qui confère au regard cette unique vision,
Par laquelle le monde et la vie extérieure
S’illuminent du Feu qui fit la Création.
C’était cette Lumière intense et radieuse
De l’Amour insensé qui baigne l’univers,
Et que perçoit toute âme ouverte et généreuse
Pour qui tout l’Or se donne comme un livre ouvert***.
C’était là de Nabī ﷺ l’héritage sublime,
Son trésor éternel, ineffable flambeau
Que se passent les cœurs envahis de l’Intime,
Pour en ensoleiller les siècles de plus beau.
Le 20 août 2019
*Variante : Plein de la Sakîna que descendent les cieux
**Variante : Muhammad ﷺ
***Variante : Pour qui tout l’Or se lit comme en un livre ouvert
UNE ÉTOILE
À ma très chère sœur Dominique Olier, rappelée par son Créateur hier, le mardi 20 août 2019.
Qu’Il l’accueille en Son Firdaws.
Il arrive parfois que s’allume en la nuit
Une étoile qui file et intensément luit
Laissant à son passage une traîne dorée
Où se dessine en rêve la Face adorée
Et l’étoile s’éteint mais demeure l’éclat
Qui la fit scintiller si pur et délicat
Il habite le cœur et doucement le berce
De sa chaude lueur comme une aube de Perse
Le 21 août 2019
LÀ OÙ ALLAH ﷻ TE VEUT…
Au fond du ventre de ta mère
Dans une poussette sommaire
Puis sur les bancs de la primaire
Gavé de maths et de grammaire
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans l’insolence et la jeunesse
Quand tout est mépris de l’aînesse
Qu’il n’est plus rien que reconnaisse
L’esprit dénué de finesse
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Au fond d’un bar ivre de bière
Ou sur un tapis de prière
Dans les bras de quelque sorcière
Ou aspirant à Sa Lumière
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans le regard de ton amante
Sous quelque parole infamante
Ou dans la démarche démente
D’une passante qui t’aimante
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans le tourbillon de l’étreinte
Quand ton corps à l’amour s’éreinte
Et même quand ta joie est feinte
Car ton espérance est défunte
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Quand un beau jour te voilà père
Que la main de l’enfant s’appaire
À la tienne et douce se serre
Débordant d’un amour sincère
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans la tourmente de la guerre
Quand tu te souviens de naguère
Quand ton âme est triste et amère
Quand tout te rappelle ta mère
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans l’opulence et la misère
Quand l’avenir est un mystère
Et que ton existence entière
Ressemble à un grand cimetière
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans les affres de la vieillesse
Quand proche est la fin de la pièce
Et que ton cœur n’est plus en liesse
Mais à l’éternité acquiesce
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Dans le linceul qui te recouvre
Et lorsque enfin la tombe s’ouvre
Et que le Ciel un peu découvre
Sa réalité qui s’entrouvre
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Puis dans l’étouffante Géhenne
Au milieu d’une foule obscène
Ou au Séjour exempt de haine
Où l’âme repose sereine
Tu es là où ALLAH ﷻ te veut
Car il n’est rien qui ne se fasse*
Que ça soit flagrant ou fugace
Qu’une âme naisse ou bien trépasse
Sans que ça ne soit par Sa Grâce
Car il n’advient que ce qu’Il veut
Le 26 août 2019
*Variante : Car il n’est rien qui ne se passe
RABITA
Je suis mon amoureux et mon amoureux est moi
Nous sommes un esprit habitant deux corps
(Poème Soufi)
Nous sommes un esprit qui habite deux corps
Mais deux corps éloignés que sépare la terre
Et nous nous retrouvons par quelque heureux mystère
Dans un monde où tout vit même l’âme des morts
Ce royaume apaisé dénué de remords
De rage et de tourment de haine et de colère
Rayonnant d’un halo féerique et solaire
S’offre à nous chaque nuit dans l’éclat de ses ors*
C’est ici de tout temps que les esprits s’étreignent
Quand s’élevant sereins ils n’ont peur ni ne craignent
Nul obstacle au frémissement de leur amour
C’est le monde éthéré des esprits de Lumière
Et qu’importent nos corps en cet ample séjour
Car nos cœurs n’y sont plus qu’une unique poussière
Le 26 septembre 2019
*Variante : S’ouvre à nous chaque nuit dans l’éclat de ses ors
L’ARBRE
Muhammad ﷺ avait vu de ses yeux de velours
Bien des cœurs en disette
Et ces gens démunis aux faciès hâves, lourds
Implorant d’un regard attristé son secours
Chagrinaient le Prophète ﷺ.
Alors il prodiguait comme un arbre d’amour
À ces âmes défaites
Tous les fruits de son cœur et ramenait le jour
Dans ces regards éteints pour un plus beau séjour
Et d’immortelles fêtes.
Le 06 octobre 2019
AL-KITAB
Il est un océan sans fond…
En surface un flot de paroles
Dessine un lointain horizon
Où s’évanouissent les idoles.
L’Esprit s’y meut sereinement
Porté par la voix qui navigue
Au rythme de son mouvement
Que n’interrompt aucune digue.
Ce délicat frémissement
C’est une houle où se reflète
Le Pur Éclat du Firmament
Dont s’illumine le Prophète ﷺ.
C’est l’infini courant sacré
Qui se répand à toute chose
Que ce soit l’astre blanc nacré
Ou le pétale d’une rose.
Et dessous ce vivant miroir
Tant de secrets dorment encore
Qu’il faudrait au moins pour les voir
L’éternité avant l’Aurore.
Car il est bien plus que ce plan
Et pénétrer en ses abysses
C’est commencer assurément
À s’abreuver de ses délices.
Le 08 octobre 2019
COMME UN PHARE…
Comme un phare allumé dans la nuit de mon cœur
Rayonne à l’infini le flambeau prophétique :
Il s’y est installé triomphant et vainqueur
Et depuis l’envahit de sa lueur mystique.
Ô Muhammad ﷺ éclat de mon cœur assouvi
Brillant des mille feux de La Flamme Éternelle,
Tu répands ton amour en mon être adouci
Comme un sang purifié que la foi renouvelle.
Et quand j’entends ton nom béni : RasuluLLAH ﷺ
C’est comme un flot d’amour qui remonte et s’épanche,
Et je pleure, et je pleure, ô Messager d’ALLAH ﷺ
Sans pouvoir arrêter mon pauvre cœur qui flanche.
Le 24 octobre 2019
À MA FILLE EDWIGE
À ma fille Edwige, 16 ans aujourd’hui…
Il arrive parfois que dans mon âme lasse
Passe comme un éclair un heureux souvenir
Il arrive et repart, alerte et plein de grâce
Sans que j’aie eu le temps de le voir s’en venir
Cet éclat de soleil au fond de ma grisaille
C’est comme un doux parfum qui m’embaume le cœur
Se saisit de ma peine et d’un coup la cisaille
En laissant à sa place un regain de bonheur
C’est toi cette lueur ô ma fille adorée
Qui s’invite insouciante au creux de mon esprit
Y déposant un peu de sa trace dorée
Dont ce léger poème allègrement s’écrit
Le 24 octobre 2019
À MA FILLE INGRID
À ma fille Ingrid, qui a pris 14 ans le 07 septembre…
Quand mon cœur abîmé par le flot des chagrins
Voit chanceler sa flamme au moment de s’éteindre,
Qu’il a eu son quota de misère et de grains
Et n’est plus occupé qu’à gémir et se plaindre.
Je repense au moment où tu as vu le jour
Ô ma fille, et soudain tout revit et s’éclaire
Refaisant de ma vie un lumineux séjour
Et du monde un jardin fleuri bien qu’éphémère.
Et dans tes beaux yeux clairs, tout rayonnants d’amour
Et d’espoir et de joie,
Passant dans mon esprit par quelque heureux détour,
Je me plonge et me noie.
Le 01 novembre 2019
À MA FILLE EMMA
À ma fille Emma, qui prendra 12 ans le 03 novembre…
Toi le dernier rayon de mon plus beau soleil
Toi de mes cinq amours l’ultime apparition
Toi le doux battement de mon cœur en sommeil
Quand le saisit l’hiver où s’éteint la passion
Toi ma fille au sourire aveuglant de lumière
Toi mon astre égaré dans les plis du passé
Toi l’heureux souvenir à quoi se désaltère
Mon esprit à l’éclat déjà presque effacé
Tu t’y meus comme un rêve une nuit où la lune
Éclaire à l’infini l’horizon de mon cœur
Et répand son halo en rasant cette dune
Que façonne le vent de ma peine en vainqueur
Le 01 novembre 2019
LE PHARE
Ton cœur est un miroir où se prend un éclat
De L’Unique Lumière
Réfléchissant ce Feu par quoi RasuluLLAH ﷺ
Rayonne et nous éclaire
Que ton cœur assouvi s’embrase à l’infini
De La Plus Pure Flamme
Et de toi fasse enfin quelque précieux Walî
Que l’univers acclame
Et que ce feu réchauffe amplement qui a froid
Et comme un phare attire
Tout esquif égaré plein de peine et d’effroi
Qui peu à peu chavire
Le 15 novembre 2019
SHAYKH RAJAB
Le 13 décembre 2019
RENOUVEAU
Que d’un Or enseveli
Rejaillisse enfin la Flamme
Et que l’univers acclame
Ce cœur hier aveuli
Que le Feu qui s’en exhume
L’embrasant à l’infini
Terrasse enfin son jinni
D’une aura qui le consume
Et que rayonne à jamais
Ce cœur empli de Lumière
Que l’humanité entière
S’y ressource désormais
Le 16 décembre 2019
L’OR
De ce feu qui déborde émanant la Lumière,
L’air épris se consume en un brasier ardent ;
Et l’éclair unanime où s’enflamme le vent
Rayonne à l’infini d’une paix salutaire.
L’Or, un sang qui s’étire et féconde la terre
Enfin s’offre à ce cœur ouvert et, soulevant
Tout l’arôme enfoui tout en s’y attardant,
Envahit l’horizon de Sa Voix coutumière.
Et tout meurt et renaît de cet embrasement,
Tout s’éteint et revit, et comme un sacrement
Se révèle à l’éclat radieux de l’aurore.
C’est que l’aube a levé le voile évanescent
De la brume incertaine et du feu qui s’ignore
– Et l’Or a fait de l’ombre un souffle incandescent.
Le 01 janvier 2020
RÊVE PROPHÉTIQUE
Toi qui vis comme un rêve en nos cœurs embrumés
Comme un rêve qu’éveille une flamme amoureuse
Répands en nous ce feu d’une aube savoureuse
Qui se lève en autant de bouquets parfumés
Et faisant de nos cœurs mille feux allumés
Dans la nuit les couvrant d’une main douloureuse
Emplis-nous d’une fièvre avide et langoureuse
Par quoi s’élèveront nos esprits consumés
Car comme le Phénix renaissant de sa cendre
Revenant aussi beaux que la belle Cassandre
Nos esprits délivrés rayonneront aux cieux
Et tout illuminés de La Douce Présence
Que reflète ton cœur aussi pur que précieux
Ils seront dans la Paix que procure l’aisance
Le 04 février 2020
CE QUE TU CHERCHES
Tu es Ce que tu cherches
Mais tu ne le sais pas
Se tendent tant de perches
Que jamais tu ne vois
Et L’Or en toi sommeille
Comme un trésor enfoui
Et jamais ne S’éveille
Et reste dans l’oubli
Prends la main de ce frère
Qui t’invite à l’amour
Par quoi L’Or se libère
Et jaillit au grand jour
Le 24 février 2020
LE FLAMBEAU
À mon très cher frère Sidi ‘Ali Abu Sa’ïd.
Mon brillant disciple en poésie, déjà meilleur que son « maître ».
Toi qui vas cheminant dans les pas du Prophète ﷺ
Toi l’amoureux du Shaykh qui mets son cœur en fête
Toi le précieux poète au verbe délicat
Dont la voix laisse en nous résonner son éclat
Je te donne le feu des secrets de l’Aurore
Pour que d’une étincelle enfin renaisse encore
En ton cœur assouvi l’unique embrasement
À quoi s’éclairera tout l’univers aimant
Le 02 mars 2020
ÉVEIL
Si d’avoir éveillé cet Éclat qui Le nomme
Au matin douloureux de la morte saison
Te ramène au chemin de l’Unique Oraison
Et t’élève au-delà de l’embarras de l’Homme
C’est que L’Or était là au fond de toi en somme
Et n’attendait que ça pour quitter sa prison
Et d’un radieux sourire embraser l’horizon
Comme une aube d’été que le soleil assomme
Il était dans ce cœur enveloppé de nuit
Oppressé de chagrin de misère et d’ennui
Comme un feu qui s’éteint sous les remous de l’âme
Mais il aura suffi que Le Nom Lumineux
Refasse de la braise enfin jaillir la flamme
Pour qu’à jamais se lève ce voile brumeux
Le 02 avril 2020
L’ESPRIT DU PROPHÈTE ﷺ
À mon Shaykh
Comme un parfum de musc au-dessus de sa tête
Et dans son cœur empli du souci du Rappel
Une douce lueur, un sourire éternel
Un amour infini : c’est l’esprit du Prophète ﷺ
Le 10 mai 2020
LE PALAIS DE LUMIÈRE
Il était dans mon cœur un palais de Lumière
Un temple enseveli
Où dormait Un Trésor et qu’un rideau de lierre
A réduit à l’oubli
Mais voilà qu’un amour atomise en poussière
En rêve évanoui
Ce mur envahissant, cette sombre matière
De ténèbre et d’ennui
Et qu’enfin rejaillit à nouveau La Lumière
Et S’éveille L’Esprit
Du fond de ce palais, de ce vivant sanctuaire
Qu’est mon cœur assouvi
Le 14 mai 2020
TON SECRET
Comme Un Secret Qui brûle en toi
D’Un Feu si Pur encore en veille
Et Qui Se berce de l’émoi
Du Nom Sacré qui le réveille
Tout Ton Amour est là blotti
Enseveli sous les ténèbres
Mais Il est là tu L’as senti
Remuer sous ces eaux funèbres
Et c’est la force du Rappel
Ramenant ton cœur à la vie
Qui l’a dressé comme un autel
Et lui a redonné l’envie
Alors enfin ressuscité
Ce cœur envahi de Lumière
De bonheur et de Vérité
Fait profiter la terre entière
Mais toi seul en connais l’éclat
De Ce Trésor Inestimable
C’est ton Secret c’est ton état
C’est tout ton Amour ineffable
C’est ton Amour inépuisable
Au fond de ton cœur insondable
Le 13 novembre 2020
QUE REVIENNE LA VIE…
Que revienne la vie en nos cœurs éreintés
Que revivent ces morts accablés de misère
Et demain quand aux vents nous serons emportés
Ne restera plus qu’eux débordants de Lumière
Que revienne l’Amour en nos cœurs dévastés
Qu’y renaisse l’Aurore et qu’à l’heure dernière
Ne rayonne plus qu’eux, souverains, exaltés
Assouvis du bonheur de La Présence Altière
Le 09 septembre 2021
LE PASSEUR
Il est au fond du cœur un esprit rayonnant
Qui détient Le Secret de L’Ultime Lumière
Et qui si tu l’atteins à force de prière
Ouvrira devant toi Le Portail Éclatant
Il te fera passer Le Seuil Évanescent/Étincelant
Où tu te confondras à sa propre lumière
Car il est de ce Feu où s’éteint la matière
Et ne reste épuré que l’esprit triomphant/transcendant/renaissant
Ce passeur étonnant de ton âme ravie
Qui la fera passer de la mort à La Vie
C’est toi Ô Muhammad ﷺ Ô Prophète béni
Toi qui vis en secret au fond de nos poitrines
De nos cœurs agonis de fièvre et de déni
Que nous avons souillés comme autant de latrines
Le 03 juillet 2022
TON SHAYKH
Ne quitte pas des yeux ce flambeau qui t’éclaire
Qui t’irrigue à la fois du feu de son esprit
Dont ton cœur amoureux peu à peu se remplit
Et du feu de son corps qui n’est plus que lumière
Ne lâche pas sa main car ce lien te confère
Ce flux miraculeux par quoi brûle et revit
Tout ton être apaisé que l’amour assouvit
Et t’élève aux confins du Sublime Mystère
Nourris-toi de ce corps et tu le franchiras
Comme un pont salutaire et tu t’affranchiras
Du fardeau de ton âme et du poids de la terre
Et tu ne verras plus dans le cœur de l’aimé
Que le reflet ardent de la pure lumière
Qui jaillit à foison de l’astre de beauté ﷺ
Le 02 novembre 2022
MON SHAYKH
De sa main vient le flux qui me donne la vie
De son cœur un reflet du Soleil Éternel
De lui tout est Lumière et soutien fraternel
Qui s’impose en douceur à mon âme ravie
Il ajuste mon pas avant qu’il ne dévie
Un regard lui suffit à faire le rappel
Il tranche les ténèbres comme le scalpel
Arrache la tumeur et ramène à la vie
Il est l’Homme Essentiel, un repère, un répit
Quand tout dans ce bas monde aboutit au dépit
Et laisse dans le cœur un abîme insondable
Alors il investit cet espace vacant
Qui n’attend que la mort et son ange intraitable
Et le comble du feu de l’amour éloquent
Du 10 novembre 2020 au 18 juin 2023
SECTION 3
PRIÈRES
LA SUPPLIQUE DES PÉCHEURS
Ô Toi Le Généreux Le Digne de louanges
Ô Toi Le Souverain sur le Trône établi
Le Miséricordieux Que vénèrent les anges
Le Créateur Suprême au Regard Accompli
Ô Toi Le Pardonneur Qui n’a pas de limites
Le Premier Le Dernier Le Saint de tous les saints
Ô Toi Qui réunis La Gloire et Les Mérites
Toi Le Maître Savant Qui formes les desseins
Ô Toi Le Clairvoyant sans Qui rien n’est possible
Ô Toi Qui es Lumière au plus profond des cœurs
Ô Toi Le Connaissant Qui cernes l’invisible
Qui nourris l’affamé et Qui fais les vainqueurs
Ô Toi nous T’implorons Le Sage Qui écoutes
Nous venons repentants quémander Ton pardon
Nous n’avons à T’offrir que nos larmes ces gouttes
De sel et d’amertume oh le piètre abandon
Toi Qui sans compter donnes reprends ces offrandes
De nos êtres brûlants de misère et d’ennui
Nous ne savons T’aimer et nos pauvres demandes
Ne peuvent que s’orner de ces perles de nuit
Car nous sommes noyés dans l’océan des âmes
Qui se perdent cherchant un bien futile éclat
Et nous sentons déjà que s’approchent les flammes
De Saqar où nos jours s’achèveront hélas
Alors nous revenons à Toi hélant Ta Grâce
Humblement et contrits mais débordants d’espoir
Car Elle est Infinie et jamais ne Se lasse
De S’offrir à celui qui demande à La voir
Ô Seigneur Tout Puissant entends notre prière
Ô Seigneur Toi Qui peux inverser le destin
Réécris notre livre et notre histoire entière
Et plutôt que le feu donne-nous le festin
Et purifie enfin nos consciences coupables
Purge-nous de ce mal qui nous ronge sans fin
Que nos œuvres pour Toi devenant admirables
Exhalent le bouquet du plus suave parfum
Le 06 août 2019
INVOCATION 1
Ô Seigneur purifie et éclaire nos cœurs
Fais jaillir et briller L’Ineffable Lumière
Qui sommeille au fond d’eux en éparses lueurs
Et S’éveille à Ton Nom comme une eau se libère
Le 05 août 2019
INVOCATION 2
Ô Seigneur investis nos coupables oublis
Avec nous sois Présent même quand nos esprits
S’égarent loin de Toi dans les passions des hommes
Et nous font dévier négligents que nous sommes
Le 06 août 2019
INVOCATION 3
Ô Seigneur inscris-nous dans le cœur du Walî
Éteins-nous dans ce pur océan de Lumière
Fais que nous Te trouvions à travers Ton Ami
Délivrés du carcan de notre âme geôlière
Le 07 août 2019
INVOCATION 4
Ô Seigneur nous cherchons Ta Face et Ton Amour
Mais nos pas embourbés dans le gras de la terre
Nous retiennent piteux à ce morne séjour
Et pour nous Ton Éclat reste Empreint de Mystère
Le 07 août 2019
INVOCATION 5
Ô Seigneur adoucis notre tempérament
Rends-nous facile à vivre et même souriant
Fais de notre présence une aura qui apaise
Comme un feu qui réchauffe et met le cœur à l’aise*
Le 07 août 2019
*Variante : Comme un feu qui réchauffe et remplit le cœur d’aise
INVOCATION 6
Ô Seigneur abolis nos viles tentations
En retenant nos mains et nos langues perfides
Et détourne nos yeux des faciles passions
Qui nous font T’oublier rendant nos cœurs avides*
Le 08 août 2019
*Variante : Qui nous font T’oublier rendant nos cœurs arides
INVOCATION 7
Ô Seigneur en Ton Nom je veux me consumer
M’abolir en l’écho de la Sainte Parole
Que j’assène à la nuit désirant allumer
Ce feu de Ton Amour en mon âme frivole
Le 09 août 2019
*Variante : Qui nous font T’oublier rendant nos cœurs arides
INVOCATION 8
Ô Seigneur fais-nous suivre les pas du Prophète ﷺ
Son chemin soit le nôtre par Ta volonté
Préserve-nous ainsi de l’ultime défaite
Et du feu qui attend le pécheur éhonté
Qu’en nos cœurs son amour irradie et palpite
Comme un sang qui circule et répand sa chaleur
Qu’il dispense à nos corps la flamme qui l’habite
Et ce rayonnement dont Tu le fis Seigneur
Le 10 août 2019
INVOCATION 9
Seigneur, étends Ta Grâce et Ta Miséricorde
Sur mon père et ma mère, adoucis leurs fardeaux ;
Que sur eux Ton Amour infiniment déborde*,
Qu’il apaise leurs jours et les rende plus beaux.
Eux qui ont tant donné et connu tant de peines,
Eux qui m’ont soutenu, relevé tant de fois,
Eux qui ont enduré bien des maux et des gênes,
Humblement, sans rien dire, et soumis à Tes Lois.
Eux qui n’ont pas connu la gloire et la richesse,
Qui, dans l’ombre, ont œuvré autant qu’ils le pouvaient,
Sans se plaindre ou montrer de signe de faiblesse,
Même quand, sans gémir, en silence, ils souffraient.
Accorde leur enfin cette douce retraite
Qu’ils ont tant méritée, après bien des efforts,
Eux dont l’âme est fourbue et s’épanche, secrète,
Dans les nuits de tourments où les hantent leurs morts.
Ô Seigneur, accomplis sur eux Ton ouverture,
Insémine leurs cœurs de Ton plus pur Éclat,
Et que la Paix les gagne, éternellement sûre,
À l’ombre des Jardins au parfum délicat.
Le 13 août 2019
*Variante : Que sur eux Ton Amour infiniment s’accorde
INVOCATION 10
Ô Seigneur Tu m’éprouves sans fin par ma chair
Par le sang de mon sang ce que j’ai de plus cher
Et Tu me vois sans cesse en proie à cette rage
Qui me ronge et par quoi s’accomplit mon naufrage
Seigneur enlève donc ce poison de mon sang
Que mon cœur à nouveau soit un cœur innocent
Que le quitte la haine et son affreux cortège
De rêves de vengeance – oh que mon cœur s’allège !
Je veux pour Toi Seigneur un cœur empli d’Amour
Je veux pour Toi donner sans rien d’autre en retour
Que le fruit généreux de Ton Puissant Pardon
Et le goût savoureux de l’ultime abandon
Le 05 septembre 2019
WASSILA
(Prière sur le Prophète ﷺ)
Ô Seigneur accomplis Ta Promesse au Prophète ﷺ
Dont Tu nous honoras comme Envoyé jadis :
Que revienne à cette âme élégante et parfaite
Le plus haut des degrés en Ton Saint Paradis.
Qu’il intercède enfin du haut de son pinacle
Pour nous tous égarés, auprès de Toi Seigneur
Et qu’il nous récupère au Jour de la débâcle
Au seuil de la fournaise où nous étreint la peur.
Et Ta Miséricorde infinie et suprême
Soit sur lui et la Paix
Et sur ses compagnons et sa famille et même
Sur nous autres, défaits.
Le 26 octobre 2019
NOTRE DEMANDE
Seigneur nous ne voulons ni Tes Ors ni Tes Anges
Ni Tes Cieux Infinis
Ni Tes Jardins Fleuris où les bienheureux mangent
Les plus savoureux fruits
Peu nous importe en vrai l’Éden ou bien atteindre
Tout ce qui n’est pas Toi
Nous ne voulons que Toi Seigneur et nous éteindre
En Ton Unique Éclat
Ouvre-nous donc les cœurs envahis de Lumière
De ceux que tu élis
Car c’est là que Se trouve – Ô Suprême Sanctuaire !
Ton Propre Paradis
Le 30 avril 2021
NOTRE DEMANDE (2)
Seigneur épargne-nous la douleur et l’épreuve,
Car s’il n’est rien de Toi qu’on ne puisse endurer,
Tu nous sais faible hélas – saurons-nous faire preuve
De patience et de foi, saurons-nous assurer ?
Saurons-nous assurer, muni de la confiance,
Le service envers Toi, saurons-nous T’adorer
Quand nous devrons payer le prix de la souffrance
Et par elle expier et nous purifier ?
Quand nous serons en proie aux affres douloureuses
De quelque maladie, ou même de la mort,
Saurons-nous conserver nos lèvres amoureuses
Et pour Toi préserver le vrai de notre effort ?
Et s’il nous vient parfois quelque élan de bravade,
Que nous Te réclamons à n’importe quel prix,
N’écoute pas Seigneur notre âme à la parade
Et prends donc en pitié un pauvre cœur épris.
Le 08 mai 2021
PÉNULTIÈME
Ô Seigneur que pourrais-je encor Te demander ?
Tu sais bien mieux que moi ce qu’il faut à mon âme…
Je répète Ton Nom afin de m’amender :
Tes anges font le compte à grands coups de calame.
Et mon livre s’écrit peu à peu de Ton Nom :
Il n’y reste que Toi, lentement je m’efface
De ces pages que l’Or de l’Unique Mention
Fait briller d’une flamme où scintille Ta Face.
C’est ainsi qu’en secret je compose ma mort :
Enterrant sous le poids de ces Lettres bénies
Mon pauvre être envahi du terrible remords
De s’être abandonné à ses mauvais génies*
Le 24 août 2019
*Variante : De tant s’être associé/adonné à ses mauvais génies