بسم الله الرحمن الرحيم
L’Islam, dans son acception de tradition primordiale (et pas de tradition, au sens étroit de religion parmi les autres religions), n’est jamais qu’un mode d’épanouissement et de développement personnel.
Il est la soumission à Ce Qu’on à de Divin en soi, à Ce Qu’on a de Plus Profond et d’Intime – et donc à Soi-même au sens de L’Esprit.
Mais pas de ce qu’on croit habituellement être « soi-même » au sens de l’ego.
من عرف نفسه فقد عرف ربه
«Celui qui se connaît/qui connaît son âme, connaît son Seigneur. »
A dit le Prophète ﷺ.
C’est-à-dire : celui qui est capable d’identifier ce qu’il a de créé en soi, d’identifier Nafs ; et de faire la part entre ce créé et Ce Qu’il a d’Incréé, de Divin (Ruh) ; et donc, celui qui est capable de les dissocier pour ne garder et cultiver que Le Divin, en rejetant le reste.
Et si l’Islam peut (et doit) être soumission à un Shaykh, à un maître, ça n’est que temporaire – le temps de découvrir son maître intérieur qui est Sayyidina Muhammad ﷺ, et par qui s’opère le lien avec Le Divin en soi.
Car on n’accède pas à Ruh autrement que par l’identification de sa dimension muhammadienne :
واعلموا أن فيكم رسول الله
« Et sachez que Le Messager ﷺ d’ALLAH ﷻ est en vous. »
Ce qui signifie que, si tu as Le Divin en toi, tu as nécessairement ce qui te permet de rentrer en contact avec : tu as nécessairement Son Messager ﷺ en toi, qui te porte le message de ta Divinité.
Mais si tu restes scotché à ton Shaykh, sans parvenir à transcender ce lien de dépendance avec cet intermédiaire, sans parvenir à atteindre ton Shaykh intérieur qui n’est autre que Sayyidina Muhammad ﷺ, c’est que tu as loupé quelque-chose dans ton cheminement ; et il te faut encore creuser.
Mais si tu deviens régi par ton Muhammad ﷺ intérieur, par ton Shaykh intérieur, tu deviens non seulement ton propre Shaykh, mais encore celui des autres – car il t’appartient à ton tour de leur montrer la voie de la réalisation.