Avoir la juste vision du Shaykh

بسم الله الرحمن الرحيم

Entre ceux qui ne comprennent rien au rôle et à l’importance du Shaykh, qui voient dans sa compagnie assidue (dans le fait de se lier à lui, de s’affilier à lui, de le suivre, de l’aimer…) du Shirk, et donc méconnaissent totalement le Qur’an et la Shari‘a ;

Et les membres fanatiques d’une Tariqa, qui caricaturent grossièrement le Shaykh dans ses relations avec ses disciples ; en font maladroitement une espèce d’idole devant laquelle se prosterner, un gourou de secte – parce qu’ils n’ont pas la sagesse nécessaire pour parler de ces choses-là, parce qu’ils n’ont pas la retenue et les mots, parce qu’ils vivent leur cheminement comme une passion ;

Entre ces deux extrêmes, donc, il y a les Murîdin sincères dont La Demande est ALLAH ﷻ, et qui voient dans le Shaykh :

  • Le Walî Murshid du verset 17 de Surat Al-Kahf – savoir Le Signe de La Guidance d’ALLAH ﷻ ;
  • Un de ceux qu’ALLAH ﷻ a comblés de faveurs dans Al-Fatiha, et dans le chemin desquels on demande à être guidé ;
  • Un des pieux des premiers versets de Surat Al-Baqara – ceux qui croient à l’invisible, accomplissent la Salât, et dépensent dans Le Chemin d’ALLAH ﷻ le Rizq qu’Il leur a attribué… ;
  • Etc…

Car le plus difficile, à l’égard du Shaykh et de sa fonction, c’est de ne pas tomber dans la passion, selon la vision de son âme instigatrice, et de le voir, avec l’œil du cœur (la Basira), tel qu’il est dépeint dans le Qur’an : en d’autres termes, c’est être capable de l’identifier, quand il se présente à nous, comme le pieux Murshid du Qur’an, et d’adopter à son égard le juste comportement tel que légiféré par la Shari‘a (c’est-à-dire le suivre et ne pas le perdre de vue – sous aucun prétexte).

Mais cela ne se fait pas comme ça, et en tout cas pas sans l’ouverture préalable qui donne le dévoilement sur le tout premier degré de réalité du Shaykh – c’est-à-dire sa condition de Murshid selon la Shari‘a –, qui n’est jamais que le degré élémentaire de connaissance du Shaykh, tant L’Homme d’ALLAH ﷻ présente de voiles et de degrés multiples de connaissance à franchir jusqu’à son secret, son Sirr – sa réalité muhammadienne.

Ça n’est donc pas si évident que ça de voir dans un Walî le Murshid du Qur’an, tant cette vision ne peut se faire, par Permission d’ALLAH ﷻ, qu’à travers un interstice millimétré, entre une multitude de visions trompeuses dont celles de l’idole et du gourou de secte.

Et si on jouit de cette juste vision, de ce dévoilement, c’est LE Signe indiscutable – irréfragable, infaillible – qu’ALLAH ﷻ ne veut pas nous égarer – et donc qu’Il veut nous guider ; et ça résulte nécessairement, dans tous les cas, de prières sur le Prophète ﷺ, car les prières sur Sayyidina Muhammad ﷺ ont pour effet systématique, si elles sont sincères dans leur intention, d’ouvrir la porte de son héritier – mais pas n’importe lequel : le Walî duquel on descend, de la lumière duquel on a été créé, et qui est notre canal unique nous permettant de remonter le courant de la lumière muhammadienne.

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