بسم الله الرحمن الرحيم
La voie est un ascenseur qui te permet de monter vers ALLAH ﷻ.
Tu accèdes à cet ascenseur en rentrant dans un immeuble qu’est la Tariqa – et la Tariqa, c’est le Shaykh : cet immeuble, c’est donc le Shaykh par métonymie – ou plutôt c’est l’immeuble du Shaykh : car si l’immeuble représente le Shaykh dans sa globalité (on parle bien de « l’immeuble Trump » !), il est constitué, dans le détail :
- d’une architecture ;
- d’une organisation, avec des gens au service ;
- de niveaux, dont l’ensemble représente la Silsila – chaque étage (des plus bas au plus haut) représentant un Shaykh ;
- du toit, qui représente Sayyidina Muhammad ﷺ parce qu’il ouvre sur le ciel – parce qu’il donne accès à ALLAH ﷻ…
Ton Shaykh t’accueille au niveau zéro – il figure le rez-de-chaussée : le niveau du Dunya, celui où tu te trouves – et s’il n’était pas à ce niveau (à TON niveau), tu n’aurais pas ce moyen d’accéder aux étages supérieurs, et au toit, et au ciel ; il est donc le lien entre ton niveau élémentaire (le plus bas) et le ciel.
Tous les maîtres de la Silsila, donc, sont les étages intermédiaires : le premier étage est le Shaykh de ton Shaykh, le second est le Shaykh du Shaykh de ton Shaykh, etc…
Et le toit, qui ouvre sur le ciel, est donc Sayyidina Muhammad ﷺ.
Le but, quand tu montes dans l’ascenseur qu’est la voie, après être rentré dans cet immeuble qu’est la Tariqa incarnée par le Shaykh (donc le Shaykh lui-même), c’est de monter directement sur le toit pour voir le ciel ; tu n’es pas obligé de t’arrêter à chaque étage (même si tu y passes nécessairement sans t’en rendre compte, et même si tu le peux – car rien ne t’empêche de prendre le temps de t’arrêter à chaque maître, de le considérer, de t’en imprégner), car ton Shaykh a cette faculté de t’élever directement à Sayyidina Muhammad ﷺ ; et quand on dit que l’objectif c’est d’atteindre l’esprit de Shaykh, c’est d’atteindre l’esprit muhammadien ; une fois que tu as atteint cet esprit, et ALLAH ﷻ (une fois que tu es sur le toit et que tu es en contact avec le ciel), tu as atteint L’Objectif et, techniquement, tu n’as plus besoin des moyens – car les moyens sont englobés dans L’Objectif : quand tu as ALLAH ﷻ, tu as Tout – le Prophète ﷺ, le Shaykh, la Silsila intermédiaire…
Il y a autant d’immeubles (de Turuq) que de Shuyukh (la Tariqa, on l’a dit, c’est le Shaykh avec tous ses maîtres – et quand tu prends la main d’un Shaykh, tu rentres dans son immeuble) ; quel que soit l’immeuble dans lequel tu rentres (quel que soit le Shaykh et sa Tariqa que tu suis), tu aboutis toujours au même ciel ; et le toit, en tant qu’il ouvre sur le ciel, en tant qu’il te met en contact avec le ciel, est nécessairement muhammadien : ça n’est pas son architecture qui compte, c’est ce point de contact avec le ciel qu’il implique nécessairement ; en ce sens, ce toit est l’esprit du Shaykh : son architecture a les particularités du Shaykh, mais son ouverture sur le ciel est purement muhammadienne.
Donc, tu contemples le ciel depuis ce toit, mais tu ne peux pas complètement occulter le fait que tu le contemples depuis CE toit et nul autre – parce que c’est CET immeuble, et CE toit, qu’ALLAH ﷻ t’a désignés pour te mener à LUI ; et tu le gardes nécessairement en mémoire : tu ne peux pas oublier que tu as pris CE chemin pour accéder jusqu’à LUI, que tu es rentré dans CET immeuble, puis dans CET ascenseur, et que tu t’es élevé jusqu’à CE toit ; c’est dans ta mémoire, c’est inscrit en toi de manière indélébile, gravé.
Et donc ton accès à ALLAH ﷻ se fait par CE Shaykh, de manière intangible, aussi sûrement et invariablement que ton destin est écrit ; et c’est ce qui fait que tu es lié à lui (par ALLAH ﷻ) de façon irrévocable, qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, et que si tu lui tournes le dos, c’est comme si tu commettais un acte contre-nature, un non-sens, comme si tu ramais à contre-courant (et si tu en as malgré tout l’intention, tu t’exposes à toutes les conséquences y-afférentes : refuse la loi de l’attraction terrestre, et tu verras bien ce qu’il t’arrive si tu décides de franchir le bord d’une falaise par défi, de faire le pas vers le vide).
Ainsi tu ne peux pas nier, renier, dénier ce cheminement et ton Shaykh ; c’est indéfectiblement lié à ALLAH ﷻ : tu es parvenu à ALLAH ﷻ par ce biais, et autant cette voie te lie à LUI, autant Il te rappelle invariablement cette voie qui est ta voie muhammadienne.
Alors, comme tu pries sur le Prophète ﷺ pour maintenir ce fil de vie muhammadien qui te lie à ALLAH ﷻ (sans ce fil, le lien à ALLAH ﷻ est coupé : Muhammad ﷺ te mène à ALLAH ﷻ, et ALLAH ﷻ te ramène constamment à Muhammad ﷺ qui te mène à ALLAH ﷻ – c’est le cercle vertueux), tu maintiens obligatoirement le lien de cœur, le lien spirituel avec ton Shaykh – car il est la porte qui te permet de rentrer dans le cercle vertueux.
Tu ne peux pas oublier ton Shaykh, que tu le veuilles ou pas : avec lui, tu as pris perpète.
Il n’en demeure pas moins que tu as atteint ALLAH ﷻ, et que tu as cette obligation (pourvu que tu sois autorisé – mais cette autorisation, plus que matérielle, viendra de ton Muhammad ﷺ intérieur) d’appeler à ton tour à ALLAH ﷻ : tu vas donc fonder ton propre immeuble, dont le premier étage sera ton Shaykh, et les étages au-dessus tous les Shuyukh de la Silsila jusqu’à Sayyidina Muhammad ﷺ ; et le toit sera ton propre esprit muhammadien, par lequel tu as accès à ALLAH ﷻ, et qui permettra à d’autres d’y accéder.
Toi, ton schéma intérieur sera toujours l’immeuble de ton Shaykh, et tu continueras d’embrasser le ciel depuis son toit – mais il s’agira d’une vue de l’esprit, d’un modèle sur la base duquel tu vas construire ton propre immeuble, avec les particularités et les traits caractéristiques de ton identité.
Mais en vérité, cet immeuble est préexistant, et ton passage par l’immeuble du Shaykh te l’a révélé (t’a révélé que tu es un édifice, une voie à toi tout seul) ; et toi, en le « fondant », en le « construisant », tu ne fais juste que l’organiser ; en d’autres termes, tu développes ce potentiel en toi dont tu viens seulement de prendre conscience, et qui sommeillait comme un immeuble désaffecté dont tu n’occupais jusqu’à présent que le rez-de-chaussée, sans savoir qu’il s’agissait d’une tour de grande hauteur te permettant de tutoyer le ciel ; tour que tu vas désormais aménager pour accueillir le public, afin d’élever les gens jusqu’au toit de ton esprit muhammadien.
Et pour ce-faire, tu vas y ménager un ascenseur, qui ne sera autre que la voie leur permettant de monter vers ALLAH ﷻ.