بسم الله الرحمن الرحيم
ALLAH ﷻ nous a donné une raison toute simple de ne pas nous attacher au monde matériel, et de nous attacher à LUI : la mort.
En effet, à quoi bon thésauriser, accumuler, capitaliser ici-bas, alors qu’on va nécessairement disparaître de ce paradigme qu’est le bas monde, et que tous les biens y-amassés seront définitivement perdus – et on parle bien ici de biens matériels possédés pour la seule jouissance de les posséder ?
La seule chose qui sera prise en compte, ce seront les bonnes œuvres.
Nonobstant, beaucoup de gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez s’échinent à rassembler de la richesse, en font un objectif prioritaire voire absolu, alors que tout cela va disparaître : c’est comme bâtir un château de sable sur une plage, alors qu’on ne va pas y rester plus de quelques heures, et que l’édifice sera balayé par les vents et les marées.
C’est parfaitement vain, dérisoire – et surtout on passe complètement à côté de L’Essentiel.
C’est comme si, après avoir visionné un film de cinéma, on cherchait à rentrer en contact avec les personnages afin de s’impliquer dans leur histoire : c’est juste vivre dans une illusion.
Et quand bien même on ne croirait pas en ALLAH ﷻ, on peut tout de même se rendre compte qu’on va mourir et que tout cela ne servira à rien, à terme – mais l’ego veut profiter maintenant, dans le déni de la mort : qu’importe que ce soit éphémère, c’est l’instant présent et de jouir qui comptent.
Et même, c’est bien parce qu’ils savent qu’ils vont mourir, que beaucoup s’empressent d’amasser des biens et d’en jouir – car ils n’ont pas la notion de l’après.
Car pour eux, coupés qu’ils sont de l’au-delà, enferrés qu’ils sont dans le monde des apparences, il n’y a que la matière, et la mort n’est qu’une fin – la fin de tout sans la moindre perspective d’après.
Alors autant profiter de ce qu’il y a à prendre dans cette vie éphémère, et s’évertuer à en rassasier son ego pourtant insatiable.
Quant-à ces biens amassés, qu’importe ce qu’il en adviendra après, on ne sera plus là pour le voir.
Ainsi, même la mort pour certains est un voile – alors qu’elle devrait être une ouverture, ou du moins une source d’interrogation, de méditation, de remise en question.
Alors qu’elle devrait induire le sens profond de cette vie terrestre, et inciter à se réformer, à se réorienter – à se repentir.
Car le repentir, ça n’est pas tant regretter une mauvaise action et s’en excuser bêtement, penaud et fataliste, que de constater la mauvaise orientation qu’elle implique et de rectifier le tir par une intention ferme et sincère de ne plus retomber dans cette turpitude.
Le repentir, c’est vouloir rectifier toutes les mauvaises tendances et orientations de son esprit personnel en le réorientant vers La Lumière : le détourner de l’âme instigatrice Nafs, où sont concentrés tous les attachements matériels comme autant d’appâts, et le rediriger vers L’Esprit Divin Ruh.
Et c’est la conscience de la mort, notamment, qui doit inciter à ce repentir, par la notion qu’elle implique de terme, et de temps qui court : non seulement ça ne sert à rien d’accumuler les richesses pendant la vie terrestre, mais encore les mauvaises actions s’accumulent du mauvais côté de la balance, et il y a urgence à la rééquilibrer avant qu’il ne soit trop tard – voire à la faire pencher du bon côté.
Et c’est en cela que consiste l’Istighfar bien compris : à entretenir cette intention de réforme tant qu’il en est encore temps, à l’appui du sentiment du temps qui s’écoule et de la mort qui approche.
Couplé aux prières sur le Prophète ﷺ et au Dhikr, il mobilise l’esprit personnel vers Son Objectif Légitime et Unique en purifiant le cœur de l’âme instigatrice et de ses vils attachements (les pires de tous, dans la hiérarchie, étant ceux qui touchent à la sexualité hors de son cadre légiféré) ; car en mobilisant l’esprit personnel vers Ruh, ces pratiques saines que sont le Dhikr, les prières sur le Prophète ﷺ et l’Istighfar, font tomber en désuétude ces attachements matériels, qui deviennent caducs, nuls et non avenus, et finissent par s’effacer du cœur, bi idhniLLAH, comme autant de mauvais souvenirs ; et Nafs qui les portait, en était le support, finit elle-même par se réduire à peau de chagrin – mais pas à disparaître : car tant qu’il y aura ne serait-ce que les besoins vitaux primaires, élémentaires du corps qui constituent l’ego primaire, il y aura nécessairement Nafs.