بسم الله الرحمن الرحيم
Le Shaykh est un miroir qui reflète ton Muhammad ﷺ intérieur : que tu le voies ou que tu penses à lui, il te renvoie à ta lumière muhammadienne intérieure – comme si tu avais besoin de ce reflet (et tu en as besoin !) pour te la révéler ; ainsi, en le regardant (que ce soit avec les yeux ou par la pensée), tes attributs muhammadiens se révèlent, se manifestent, s’expriment.
Et ce qui compte vraiment, au final, au-delà du Shaykh, c’est bien cette lumière et ces attributs muhammadiens : si tu t’attaches au Shaykh sans rechercher ce Muhammad ﷺ intérieur, il ne te sera d’aucune utilité – et telle doit-être ton intention dans sa Suhba.
Si tu attends autre chose du Shaykh (de l’attention, de l’affection, des flatteries…) tu seras déçu ; donc, utilise le Shaykh pour ce à quoi il est destiné, et ne le détourne pas de cette destination par des demandes personnelles qui n’intéressent que ton ego : c’est comme si tu achetais un marteau pour serrer des vis, tu te rendras vite compte que tu n’obtiendras aucun résultat – mais si tu finis par l’utiliser pour enfoncer des clous, tu mesureras vite son efficacité, et surtout tu comprendras où elle se trouvait.
Il faut donc que tu t’attaches au Shaykh pour Muhammad ﷺ et ALLAH ﷻ, pas pour ta petite personne ; et si d’aventure le Shaykh te témoigne quelque-chose de l’ordre de l’affection personnelle, ne t’enflamme pas, garde bien du recul par rapport à ça, et reste concentré sur sa vocation première ; c’est un peu comme si tu tombais amoureux de ta prof d’anglais après qu’elle t’eut fait un sourire innocent, sans arrière pensée, et attendais d’elle qu’elle t’aimât en retour : non seulement elle ne te calculera pas et tu seras amèrement déçu, mais encore au final, en fin d’année, tu te rendras compte que tu n’auras pas appris un traître mot d’anglais, et tu échoueras à ton examen de fin d’année ; car accaparé que tu étais par ton idée fixe, tu auras perdu de vue la vocation première de l’enseignante, et ton objectif initial avec elle qui était d’apprendre l’anglais ; en d’autres termes, tu auras tout perdu.