بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a le degré absolu, ultime de Conscience Divine, par quoi on embrasse toute la création et par quoi on ne fait plus qu’un avec Le Principe Fondateur – et pour cause : on S’y est totalement éteint, noyé, et Ce qu’on a de Divin (Rabbani) est passé du stade de Contenu (au sens de Voilé) au stade de Contenant : on englobe désormais les mondes, les univers, et ce qu’on avait de particulier, de personnel, qui nous enfermait dans une dimension matérielle, égotique, qui est passé quant-à lui du stade de contenant au stade de contenu, est désormais un élément parmi d’autres de la création qu’on contrôle, comme un grain de poussière entre les doigts.
[Dans ce texte, quand l’auteur utilise le pronom indéfini « on », il le fait – pour une meilleure compréhension – du point de vue du Murîd qui chemine vers ALLAH ﷻ : du point de vue de la créature vers Le Créateur ; car il est bien conscient que son propos s’adresse, pour l’immense majorité de ses lecteurs, à un public de cheminants qui n’ont pas encore connu l’extinction permanente en ALLAH ﷻ, et qui ne comprendraient pas que, à l’instar de Sayyidina Al-Hallaj qui disait « Ana Al-Haqq » (« Je suis Le Vrai »), on se place du Point de Vue Divin : on ne peut comprendre certains états qu’en les vivant ; mais il est bien évident que, dans l’état de Conscience Divine Absolue, il n’y a pas de « on » (même du point de vue du Murîd réalisé), il n’y a qu’ALLAH ﷻ ; et que tout ce qui était autre (comme le proprium) se dissipe comme l’illusion, le voile que c’était ; si l’on se situait du Point de Vue Divin, il n’y aurait pas de « on » divinisé (de créature ayant atteint ALLAH ﷻ), mais ALLAH ﷻ ayant totalement investi, envahi telle créature pour Se manifester et Se rappeler aux autres, la submergeant dans sa dimension égotique, la recouvrant intégralement comme la marée ou un tsunami recouvre la grève, l’effaçant purement et simplement dans ce qu’elle a de personnel, de créé – ce qu’il subsiste de voiles (l’image de synthèse, le nom générique…) n’étant, comme nécessaire interface muhammadienne, qu’à l’usage des autres créatures.]
Et il y a l’état de Conscience Divine relative, par quoi on embrasse un pan restreint de la création.
Le premier correspond au Cœur du Noyau, au Sommet de La Pyramide de La Connaissance, quand le second correspond a un point des Domaines Divins, entre Le Noyau Qui englobe tout de Son Point de Vue, et entre le créé ; point dont le champ de vision est nécessairement réduit, rétréci par rapport au premier.
Dans l’état de Conscience Divine Absolue, on contrôle [tout] ; dans l’état de Conscience Divine relative, on subit encore : même si on contrôle un pan de la création, pour le reste on est contrôlé : tout ce qu’on ne contrôle pas – dont soi-même – relève de La Conscience Divine Absolue Qui, Elle, le contrôle.
Car il y a une graduation dans les états de Conscience Divine : on ne passe pas des ténèbres absolues à La Lumière Absolue sans transitions ; il y a des paliers, des étapes, cela se fait progressivement – car aucun cœur ne saurait recevoir La Pleine Lumière d’un seul coup sans Y être préparé, familiarisé par des apports croissants : il y succomberait ; ce qui est certain, c’est que tant que demeure une part d’identité personnelle, de proprium, même si on a atteint Les Domaines Divins on reste dans les états de Conscience Divine relative ; et ne peut s’atteindre l’état de Conscience Divine Absolue que dans le cadre de parenthèses méditatives profondes, hors de toute interaction sensible avec le créé qui implique de conserver un minimum, un semblant d’identité.