بسم الله الرحمن الرحيم
Le corps est ce par quoi arrivent/aboutissent les sensations du monde matériel/sensible — et il est lui-même élément du monde sensible : il permet à l’esprit d’appréhender ce monde dont il est.
Il est ce par quoi l’esprit ressent le monde hors de lui, et le ressent lui (le corps fait ressentir et se fait ressentir à l’esprit).
Il est le nécessaire vecteur du monde sensible, et à lui seul suffit à l’établir : quand bien même il ne ressentirait plus que lui, l’esprit serait encore assujetti/soumis au monde matériel et à sa loi.
Au-delà des jouissances et des souffrances dont il est le vecteur, il ne sert qu’à adorer ALLAH ﷻ selon les piliers d’Al-Islam (Shahada, Salât, Zakat, Siyam, Hajj), et à éprouver Sa Présence à travers le ressenti de Sa Création Dont il est.
Et l’intellect, qui permet d’analyser et de comprendre les sensations — du moins relativement, superficiellement, et de manière souvent trompeuse (la vraie compréhension vient du cœur, qui lui-même vient éclairer l’intellect) — est son prolongement.
Le corps n’a pas vocation à durer, et il est vecteur de peines, de troubles, de tourments et d’humiliations (de misère) — bien plus que de jouissances qui finissent toujours par se transformer en souffrances.
Il ne doit pas être aimé ni appréhendé comme une fin en soi, encore moins glorifié et adoré, mais respecté comme Le Dépôt Divin Qu’il est, avec tout ce que cela implique en termes d’entretien et de conservation — et même après la mort par les vivants qui prennent le relais en matière de soins, puis par la terre et l’écosystème qui font leur œuvre sur lui.
Il est perçu par le croyant comme un nécessaire fardeau, comme le témoin de son passage obligé dans le monde sensible, avec humilité et acceptation s’agissant du vecteur de souffrances qu’il est, et avec vigilance, crainte et circonspection s’agissant du vecteur de plaisirs qu’il est tout autant (et dans tous les cas avec vigilance s’agissant de la cause d’oubli qu’il peut vite devenir).
Quoiqu’il en soit, le corps, fait de boue est générateur de matières, de fluides et d’odeurs ignobles qu’il sécrète en permanence, et voué à l’humiliation du pourrissement, de la décomposition (sauf dans certains cas de sainteté — dont l’état de martyr — soumis à conditions).
Il doit être entretenu pour fonctionner conformément à son usage normal (adorer et connaître ALLAH ﷻ), conformément à son cycle d’évolution naturelle, en acceptant ses changements d’états successifs de l’enfance à la sénescence, sans chercher à lutter contre la vieillesse ou à la retarder — ce qui est vain : ainsi, le croyant s’attache juste à suivre la Sunna du Prophète ﷺ en la matière.





