بسم الله الرحمن الرحيم
On observe chez certains musulmans de naissance arabo-maghrébins, au bout de plusieurs années d’immigration en Europe, et plus encore chez leurs enfants qui y sont nés, une érosion de leur islam : tout ce qui relève du Maqam demeure (ce qui est définitivement acquis et profondément ancré), mais tout ce qui exige un effort de vigilance s’effrite au contact des mécréants, car précisément la vigilance se relâche dans leur fréquentation assidue, et on finit invariablement par les imiter.
Certes, cela permet de voir leur degré de foi : s’ils sont au degré de l’âme qui se blâme, par exemple, cela transparaît immédiatement : ils commettent des péchés mais s’en veulent et se blâment vertement ; quant-à celui qui n’a aucun degré et dont l’islam ne tient que sur une pratique mécanique, il va de soi que, très rapidement, il ne reste plus rien de sa religion dont il s’affranchit sans regret et même avec soulagement (il n’en demeure pas moins qu’il reste musulman aux yeux des autochtones de son pays d’accueil, et qu’il leur donne de l’islam une bien mauvaise image — qui n’est jamais que la leur dont il s’est imprégné : autrement dit, il se fait l’interprète de leur vision négative de l’islam).
Parallèlement, on observe chez l’européen converti, par hypercorrection, un phénomène d’exagération dans la foi — notamment dans l’arabisation de l’apparence, mais aussi dans l’observation scrupuleuse du culte et des préceptes — qui impressionne toujours les musulmans de naissance.
Avec le temps, cette exagération, si elle n’est pas canalisée, finit par se cristalliser en un islam rigide de type salafiste, voire « jihadiste », ou par s’éroder sur le modèle du musulman de naissance : c’est pourquoi l’accompagnement spirituel des jeunes convertis est fondamental, et qu’il convient de leur enseigner leur religion selon les préceptes d’un Murshid (soit le Murshid les éduque directement, soit il délègue ce rôle éducatif à un autorisé).





