بسم الله الرحمن الرحيم
Quand on ose réclamer des entretiens individuels au Shaykh, et se plaindre qu’on fait des heures de route « pour rien », parce qu’on n’a pas forcément l’opportunité de lui parler, ça révèle qu’on n’est pas intéressé par le Shaykh mais par sa petite personne : on ne vient pas voir Shaykh pour Shaykh, de façon désintéressée, mais pour ce qu’il peut nous apporter.
Et ça démontre qu’on n’est pas conscient de La Grâce Immense que représente le « simple » fait de le voir de près, d’entendre sa voix, de profiter de la lumière de son corps… – tout ce qui normalement doit combler l’amoureux sincère.
Car il est flagrant et manifeste qu’on ne vient pas par pur amour pour L’Homme d’ALLAH ﷻ et Ce Qu’il représente, mais pour satisfaire une petite demande de son âme, de son ego ; en d’autres termes, on ne vient que par amour pour soi-même.
Et c’est d’autant plus égoïste qu’on ne pense pas un instant que Shaykh a voyagé pour venir à nous, qu’il a fait sa part d’effort, qu’il est fatigué, et que ces entretiens à la chaîne, épuisants, ne font que rajouter à sa fatigue.
On s’en fiche : tout ce qu’on veut, égoïstement, c’est satisfaire son besoin personnel – mais certains doivent penser que Shaykh est une machine, un robot qui ne ressent rien ; et c’est d’autant plus cynique que Shaykh ne sait pas dire non et qu’on abuse doublement de sa Rahma : non seulement il a fait l’effort de venir jusqu’à nous, mais encore on lui en demande un peu plus.
Quel manque d’Adab, et quelle méconnaissance des subtilités de la relation de Shaykh à disciple, et de disciple à Shaykh !
C’est d’ailleurs pour nous éviter les effets désastreux, sur un disciple, de tels comportements, que Shaykh nous épargne le statut de Murîd, très exigeant, et se rabaisse, lui, au rang de simple frère : pour nous épargner les conséquences des impolitesses du Murîd envers le Maître – par pure miséricorde.
Qu’ALLAH ﷻ nous inspire d’aimer Shaykh pour Shaykh, de venir par pur amour pour lui sans rien exiger en retour, et de devenir enfin des Murîdin.
Parce que pour l’instant, on en est loin ; très loin.
Et qu’ALLAH ﷻ nous pardonne nos manquements envers Son Walî.