بسم الله الرحمن الرحيم
Bien évidemment, le monde sensible (tel qu’adjoint à l’esprit personnel par ALLAH ﷻ, sous forme de sensations, au moment de la naissance) précède Nafs, qui n’en est que la conséquence ; mais au moment de la mort, quand le monde sensible est extrait de l’esprit personnel, Nafs lui survit avec tous les attachements qu’il implique à autre qu’ALLAH ﷻ — et, à moins d’une purification poussée, l’esprit personnel reste ainsi attaché, par Nafs, à des choses d’autant plus vaines qu’irrévocablement disparues.
C’est ainsi que la mort scelle les attachements au monde sensible et à autre qu’ALLAH ﷻ, au-delà même du monde sensible : mort, dans l’au-delà, dès le Barzakh, on peut rester attaché au monde sensible (au monde « extérieur » du point de vue humain) et à ses artifices — et c’est d’autant plus paradoxal qu’ils sont désormais inaccessibles, définitivement ; alors même que, de son « vivant », on peut lier l’esprit personnel au monde spirituel (au monde « intérieur » du point de vue humain) et à ALLAH ﷻ — et les gens qui y parviennent sont assurés d’être prémunis des artifices et tentations du monde sensible, qui leur apparaît lointain et abstrait (ALLAH ﷻ a pour eux plus de réalité que cette fausse réalité du monde sensible).
(Il faut bien comprendre que Nafs est une pure construction de l’esprit personnel, une composition, faite à la fois des choses du monde sensible et de L’Esprit Divin Qui a été Partiellement Détourné pour les transformer en passions actives, en ce qu’Il a donné vie à ces choses en leur injectant de Son Énergie — et c’est à ce moment qu’Il S’est dégradé en Nafs, en S’investissant dans des choses triviales alors qu’Il ne doit Se consacrer qu’à La Réalisation et à La Manifestation des Attributs Divins : dès lors que, Détourné par l’esprit personnel influencé, Il sert des choses terre à terre, Il reste Attaché à ces choses au bas du cœur sous forme de Nafs — et Nafs, ça n’est jamais que ça : des Parties de L’Esprit Divin qui S’en sont Détachées pour aller S’attacher à des choses précises du monde sensible, les éclairant, leur prêtant vie, et formant autant de passions et de centres d’intérêts autres qu’ALLAH ﷻ ; c’est quand Ce Qu’on a de Divin (Cette Énergie, Cette Lumière), Qui doit servir au rappel dans La Réalisation des Attributs, est Consacré à la réalisation de certains plaisirs personnels du monde sensible — comme un abus de bien social, comme on prend dans les caisses d’une société ou d’une institution pour se faire plaisir, dans son intérêt personnel ; et autant cette construction qu’est Nafs est d’autant plus facile à réaliser qu’inévitable, autant il s’avère quasi impossible de la réduire totalement : car tant que ces deux facteurs que sont l’esprit personnel et le monde sensible sont mis en présence, leur interaction fera toujours émerger des besoins plus ou moins légitimes — qu’il s’agisse des besoins vitaux élémentaires ou de besoins inutiles relevant du caprice —, et impliquera toujours la mise à contribution de Ruh au sens métonymique pour les satisfaire, contribuant ainsi à alimenter Nafs, inexorablement.)





