بسم الله الرحمن الرحيم
Devant un film, la plupart des spectateurs se laissent submerger par la fiction (l’histoire, les personnages, les évènements, le dénouement…) au point qu’ils s’y projettent, s’imaginant ce qu’ils feraient dans cette situation ; à tel point, même, qu’ils finissent par intégrer comme référence dans leur propre vie cette fiction : c’est ainsi qu’à chaque événement de la vie matérielle on entend dire : « C’est comme dans un film ! » : ça n’est plus le réel qui inspire la fiction, mais la fiction qui détermine le réel : on se réfère aux films (ce rôle était auparavant tenu par la littérature) pour fonder ses choix et intentions, et, partant de là ses actions — et les diables qui tiennent les manettes de l’industrie cinématographique savent pertinemment l’influence directe de la fiction sur le réel ; ce qui explique que, à l’image des films, la vie matérielle évolue vers la transgression, la violence, le sexe — et donc l’oubli d’ALLAH ﷻ : car l’industrie cinématographique (et du divertissement en général) n’a pas d’autre vocation que de détourner les gens d’ALLAH ﷻ, que de les plonger dans le ghafla — et c’est ainsi que la promesse d’Iblis — ALLAH ﷻ le maudisse — se réalise (son autre outil de perdition majeur étant la drogue, dont l’usage lui-même est principalement suggéré par le cinéma).
Il y a donc les gens qui se laissent envahir par la seule fiction (restant en surface de l’œuvre, avec les conséquences qu’on a évoquées), et ceux qui n’y voient que l’esprit du réalisateur : ceux-là sont capables de s’élever au-delà de la fiction pour y voir le message de celui qui l’a créée, son intention, et donc communier avec lui d’une certaine manière.
La vie matérielle, qui est pour chaque individu un film personnalisé, relève du même procédé : on trouve d’un côté les gens qui se laissent happer et se passionnent par cette histoire qui leur est soumise, ainsi que par les personnages et les évènements, au point de perdre de vue Le Créateur de tout cela ; et au lieu d’établir avec LUI, par l’intermédiaire de cette histoire, un dialogue constant et fructueux, au lieu de chercher à comprendre qu’Il ne cherche par-là qu’à nous ramener à LUI, ils ne font que se mettre dans des états extrêmes pour une pure illusion éphémère — car toute cette histoire est vouée à l’oubli, à disparaître purement et simplement.
Il s’agit donc de ne pas accorder à tout cela une trop grande importance, une trop grande place, et de n’accorder de place et d’importance qu’à Celui Qui le projette à notre esprit sous forme de sensations elles-mêmes purement illusoires.