بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a les périodes d’inconscience totale, les « trous noirs », durant lesquels ALLAH ﷻ désactive totalement l’esprit personnel (le plus souvent pour le ramener à LUI et y opérer certaines choses qui nécessitent une inconscience totale) — comme par exemple les périodes sous anesthésie générale, mais aussi plus simplement les phases de sommeil profond, sans rêves : ce sont là des moments où le cours du film de la vie matérielle connaît une interruption, s’arrête pour soi, mais continue pour les autres qui témoignent de l’état de notre corps alors démuni d’esprit — et on est bien là dans une parfaite dissociation, et même plus vu que l’esprit qu’On a séparé de ce corps est totalement inactif : d’un côté un corps vide, et d’un autre plus rien, si ce n’est un esprit qu’ALLAH ﷻ a ramené à LUI en le neutralisant, en lui ôtant sensations, libre arbitre et conscience personnelle, en dressant entre LUI et cet esprit un voile d’inconscience, car cet esprit n’a pas (encore, en l’état) vocation à Le voir.
Puis ALLAH ﷻ réactive cet esprit en y relançant le film de la vie matérielle, avec une interruption marquée (un « blanc » qui prend la forme d’un oubli, d’une amnésie) qui est censée correspondre à ce qui est arrivé au corps pendant ce laps de temps (coma, intervention chirurgicale, hypnose, ou même sommeil profond), ou même un effacement total de la première partie ; et cela n’est pas sans laisser un trouble, un malaise qui est celui de l’ « inexistence », car l’homme a goûté au néant — et ça n’est même pas la mort qui se « vit » avec des étapes comme le Barzakh, mais bel et bien le néant, qu’on ne mesure que par cette reprise de la « vie » de l’esprit après un vide (ce trouble toutefois ne survient pas à l’issue du sommeil « normal », dont les phases d’évanouissement complet, hors phases oniriques, ne posent pas question, et même sont perçues comme quelque chose de banal vu qu’on était persuadé qu’on allait se réveiller : on ne se préoccupe pas un instant, au réveil, de l’absence de l’esprit pendant le sommeil).
Et c’est là, dans l’absolu, l’état de l’abandon par ALLAH ﷻ d’un serviteur (au sens qu’Il n’interagit plus avec lui, qu’Il ne communique plus avec lui dans le cadre de cet envoi de sensations auxquelles il est censé réagir et s’interroger, méditer sur le sens et l’Origine de tout cela, et décider de cheminer vers La Source), Qui montre, à titre d’avertissement (au-delà du « simple » aspect utilitaire que peuvent revêtir ces extinctions), qu’Il peut anéantir un esprit personnel comme s’il n’avait jamais « existé » — car un esprit n’existe que parce qu’ALLAH ﷻ lui prête vie, lui insuffle des sensations, qu’elles relèvent du monde matériel ou des mondes spirituels.
Et ces « trous noirs » ne servent qu’à rappeler à l’homme d’Où lui vient « sa » vie, d’Où lui vient tout ce qui l’anime, et Qui n’est autre que L’Esprit Divin Auquel il est lié via l’esprit muhammadien.