بسم الله الرحمن الرحيم
On peut très bien être orienté vers L’Esprit Divin — et même En être très près, et même s’apprêter à franchir un Maqam dans les degrés de La Lumière — et être sollicité par le Shaytan dans le cadre d’un waswas particulièrement pervers, car aussi inattendu que violent (comme une attaque par derrière).
Paradoxalement, autant ce waswas peut être agaçant (et même décevant, décourageant), autant il arrive en réalité comme un bon signe — celui qu’on est sur la bonne voie : car il s’agit là d’un des derniers sursauts du diable qui sait qu’il s’apprête à perdre la partie — et c’est une loi : chaque fois qu’on est sur le point de passer un cap dans le cheminement, le Shaytan vient se présenter comme l’examinateur final, par Permission d’ALLAH ﷻ — car il ne faut pas croire qu’on franchit des degrés sans épreuves.
Et surtout, il faut bien comprendre que le croyant, soumis à un contrôle continu, ne se débarrasse jamais vraiment de son âme charnelle et du Shaytan (mais le second ne fonctionne pas sans la première), et il doit les intégrer comme des composantes à part entière de la spiritualité : ainsi, plutôt que d’être en colère contre le Shaytan, il faut l’accepter comme Un Auxiliaire Divin Qui fait son travail ; et, plutôt que de tomber dans cette facilité qui consiste à succomber à sa tentation, à rejeter la faute sur lui, et à s’épuiser à le maudire, il convient de se concentrer sur soi pour — plus que jamais — produire l’effort qui permettra de lui résister.
Et arrivera un moment où, vaincu, le Shaytan ne partira pas (bien au contraire), mais cessera son travail de sape pour apprendre de nous : ce sera l’inversion du rapport de force — le moment où l’examinateur, conscient qu’il n’a plus la main, s’effacera, se soumettra, et apprendra de l’élève examiné devenu devenu maître.
Mais attention ! Un diable reste un diable, comme un fauve reste un fauve ; et, même domestiqué, sa nature peut revenir au galop : il suffit qu’il sente la moindre faille, la moindre faiblesse, pour porter une attaque d’autant plus fatale qu’inattendue — et il attaque toujours dans le dos.
Ainsi, qu’on soit un musulman lambda ou un saint, la vigilance reste toujours de mise, et ne doit se relâcher sous aucun prétexte : tant que l’esprit est « incorporé », qu’il est assujetti au film du monde sensible et tributaire des contingences matérielles, il reste vulnérable, soumis à l’âme charnelle omniprésente, et aux assauts du diable.





