بسم الله الرحمن الرحيم
Il y a la prime nature (Fitra), et la contre-nature (ou seconde nature — ou contre-Fitra) : la prime nature est bien évidemment celle qui consiste à orienter tout son être (son esprit personnel et tous ses attributs) vers la religion, vers l’adoration d’ALLAH ﷻ — vers L’Esprit Divin : c’est l’état originel (adamique) de l’homme à la naissance, puis de l’homme purifié ; la contre-nature est celle qui vient prendre le pas de la première dès lors que Nafs s’est formée, et qui consiste à attirer l’esprit personnel vers cette dernière ; autrement dit, la contre-nature est une tension automatique de l’esprit personnel vers Nafs, vers l’ego, qui procède par magnétisme et attire l’esprit vers elle comme l’aimant attire le fer ; inutile de dire qu’il s’agit d’une force quasi irrésistible, qui implique pour la contrer, d’une part une réduction de Nafs, et d’autre part une maîtrise spécifique pour résister à ce qu’il en reste ; car tant que l’esprit personnel reste soumis au film de la vie matérielle, il demeure inévitablement soumis aux tensions de cette dernière — ne serait-ce que dans les besoins les plus élémentaires (dormir, manger…) ; la contre-nature est donc intrinsèquement attachée à la vie matérielle, dont elle est le corollaire, et lutter contre elle (pour revenir à la prime nature) implique nécessairement un effort — un Jihad : elle s’exerce un peu comme un élastique attaché autour de la taille et qui nous retient d’aller vers notre Objectif malgré nos efforts — à moins bien sûr qu’on ait totalement renoncé à lutter contre sa force d’attraction ; et elle s’exerce en opposition à cet autre câble qu’est le lien de l’esprit muhammadien, qui lui exerce une tension vers L’Esprit Divin ; et c’est la Niya qui fera que telle ou telle de ces deux forces s’exercera plus que l’autre — mais généralement la Niya se porte sur la facilité du monde matériel, et l’esprit personnel, cédant à cette facilité, laisse bien volontiers s’exercer cette contre-nature qui le domine de la tête et des épaules.