بسم الله الرحمن الرحيم
L’Église est l’exemple type d’organisation humaine qui est devenue, avec ses règles et sa hiérarchie, au fil des siècles, plus importante que le message qu’elle sert – les Évangiles.
Au point de devenir une fin en soi et de faire passer les considérations politiques et séculières avant les considérations spirituelles.
Au point de s’éloigner de La Loi d’ALLAH ﷻ et de manquer de miséricorde dans certaines situations.
C’est la dérive sectaire par excellence, car fut un temps où on était obligé de faire partie de l’Église, sans pouvoir en sortir librement sous peine de s’exposer à des mesures coercitives.
L’Islam n’est pas à l’abri de ce genre de dérive, avec la formation de groupes – et quand un groupe se forme sa finalité lui est embellie par Shaytan, et il devient nécessairement une fin en soi.
C’est ainsi que certains ne jurent et ne voient que par “le groupe sauvé”, au point de s’enfermer dedans et de rejeter les autres ; d’autres s’enferment dans des confréries avec leurs propres règles et lieux de culte sans plus voir autre chose.
Dès lors qu’il y a coupure de la Umma, il y a rupture.
C’est pourquoi la mosquée doit rester le point central de la religion, car tous les groupes et structures sont censés s’y retrouver pour communier, échanger, partager.
Au sein de la mosquée, les groupes s’effacent.
Et par mosquée, on entend l’institution au sens large, sans distinction de sensibilité, d’obédience, de tendance : peu importe que telle mosquée soit majoritairement fréquentée par des salafistes, ou des Ahbash – le croyant est au-dessus de ces contingences humaines et ne voit que La Maison d’ALLAH ﷻ ; et se rend à la mosquée avec cette intention, avec la certitude de n’y rencontrer que des musulmans, des frères.
Nous ne pouvons que recommander, d’ailleurs, dans cette optique, de changer le plus souvent possible de mosquée, d’en fréquenter un maximum, afin de rencontrer le plus de frères possible et de s’enrichir au contact de cette diversité ; car la diversité, si on la voit comme une richesse (ce qu’elle est, indéniablement !) est Une Grâce ; mais si on la voit comme un mal, on se ferme à tout ce qu’elle peut apporter en termes d’enseignements, et on se place d’office dans une logique sectaire – mais aussi et surtout dans une posture de dédain voire de mépris : car on ne peut s’empêcher de se sentir meilleur, dans son dogme et sa différence, et c’est la porte ouverte à l’orgueil.
Or, notre Prophète ﷺ a été clair et nous a prévenus en la matière : quiconque a une once d’orgueil dans le cœur se verra refuser l’entrée du Paradis.
Donc, rentrer au Paradis consiste d’abord à pousser la porte de ses frères – quand bien même on se sentirait différent, voire meilleur, avec la certitude de détenir la vérité : l’effort sur soi, qui consiste essentiellement à faire abstraction de son ego, commence là.
Alors visitons les mosquées.
Toutes les mosquées.