بسم الله الرحمن الرحيم
Quand l’esprit personnel, arrivé au septième ciel et au Maqam d’Ibrahim عليه السلام (adossé au Sidrat Al-Muntaha) doit poursuivre son ascension, Jibril عليه السلام doit le laisser là : en effet, Jibril, qui est créé, ne peut pénétrer dans Les Domaines Divins de L’Incréé, de L’Essence ; c’est là la frontière entre lumière muhammadienne créée et Lumière Divine Originelle, et seul l’esprit revenu à l’état initial de la lumière muhammadienne non altérée, non transformée (le plus pur état de la lumière muhammadienne, le plus proche de La Lumière Divine), peut y accéder par Permission d’ALLAH ﷻ — et il ne s’agit là que de la périphérie immédiate des Domaines Divins, juste après la zone tampon où tout le créé (y-compris Jibril) se réduit jusqu’à disparaître : donc, quand Muhammad ﷺ voit Jibril عليه السلام comme un petit oiseau mouillé, il est à ce stade où normalement s’éteint tout le proprium et ne demeurent que les attributs élémentaires de l’esprit personnel (image de synthèse et nom générique), et où la conscience personnelle laisse place à La Conscience Divine — sauf dans l’éventualité où ALLAH ﷻ veut que Son Serviteur redescende aux mondes créés et témoigne (c’est ainsi que Muhammad ﷺ a pu témoigner de La Volonté d’ALLAH ﷻ s’agissant des prières obligatoires).
Quoiqu’il en soit, l’esprit personnel reste alimenté des sensations du créé par les anges jusqu’à Sidrat Al-Muntaha, au seuil duquel commence la zone tampon où les deux lumières se touchent ; au-delà (donc à partir de la zone tampon), il est directement interpellé, à son état muhammadien le plus pur, par ALLAH ﷻ ; et Moïse عليه السلام, qui avait déjà bien cheminé, était quasiment à ce stade quand ALLAH ﷻ l’a interpellé dans la vallée sacrée de Tuwa (il est important de comprendre que la prophétie, qui est une fonction, est indépendante du cheminement spirituel ; et si ALLAH ﷻ la confère à des serviteurs déjà bien élevés en degré, déjà bien préparés et prédisposés, ils ne sont pas encore nécessairement pleinement réalisés : c’est ainsi que la vie des prophètes et messagers témoigne de leur cheminement spirituel, parallèlement à l’accomplissement de leur mission, et c’est ainsi qu’on peut trouver des Awliya plus élevés en degré que certains prophètes et messagers) ; mais quand il LUI demande plus, quand il réclame de Le voir, la désintégration de la montagne marque l’annihilation du créé, et l’évanouissement de Moïse عليه السلام marque le Fana — l’extinction (en vérité, ALLAH ﷻ ne refuse rien à un prophète et messager, et Il a exaucé le vœu de Moïse عليه السلام : selon le processus normal, le créé s’est désintégré, l’esprit personnel de Moïse s’est éteint, et il a « vu » ALLAH ﷻ en Son Domaine — mais pas au sens physique, avec les yeux du corps : il L’a vu avec la Basira ; et surtout, ALLAH ﷻ ne lui en a pas laissé le souvenir : c’était entre LUI et Son Serviteur, pas aux fins de témoigner).