بسم الله الرحمن الرحيم
L’esprit personnel est extrêmement extensible et peut parfois s’étirer de Nafs à Ruh – un peu comme s’il réalisait un grand écart avec un pied dans Nafs et un pied dans Ruh, ce qui bien évidemment le met dans une position délicate, car l’esprit personnel a plutôt vocation à être compacté, concentré, fixé à un degré spécifique.
Mais cette situation d’extension correspond à un état bien spécifique de tiraillement entre le bien et le mal : on est à la fois pris par ses passions et intérêts personnels, et à la fois animé d’un bon sentiment, et les deux étant par natures contradictoires, voire incompatibles, on se sent mal ; et ce malaise correspond précisément à l’étirement de l’esprit personnel qui, comme on l’a dit, représente un grand écart qui n’est pas un état naturel.
On peut aussi appeler ça un dilemme, mais comme il n’y a pas vraiment de choix à faire (on est vraiment pris par les deux aspirations en même temps et écartelé), on ne peut qu’attendre que celle des deux aspirations qui ne correspond pas au degré actuel de l’individu se dissipe, et que l’esprit personnel se concentre et ramasse à nouveau à son degré ; à moins que ce sentiment contraire, comme une révélation, ait été le plus fort, et qu’il ait entraîné d’un coup l’esprit personnel au pôle opposé à celui duquel il vient.