بسم الله الرحمن الرحيم
L’ego, c’est comme une poignée à disposition de Shaytan : un levier qui dépasse et sur lequel il peut tirer à loisir.
Un peu comme une laisse avec laquelle il nous balade et nous mène où il veut.
Et plus cette poignée est saillante, développée, plus le diable a de prise et se régale.
Alors pour le neutraliser, il suffit d’araser cette excroissance qui lui permet de s’agripper et qui dépasse du cœur.
Mais on ne peut la sectionner net, car elle repoussera plus grande, comme du chiendent ; ni l’arracher d’un coup, sous peine d’occasionner des dégâts irréversibles sur le cœur à la base duquel elle s’est développée, ancrée ; non, il faut plutôt passer dessus le papier de verre abrasif du Dhikr intensif, curatif, qui va l’arrondir peu à peu, et finir par la mettre à niveau de sorte qu’elle ne dépasse plus ou à peine : car s’il n’en subsiste qu’un arrondi imperceptible, Shaytan n’aura plus de prise dessus, ses mains glisseront à sa surface et ne pourront s’en saisir.
Après, il suffira de poncer avec un papier tendre, celui du Dhikr de finition, jusqu’à ce que l’excroissance disparaisse complètement et que le cœur retrouve son aplani originel, sa lisseté, sa pureté, que plus rien n’en dépasse, plus aucun relief indésirable.
Enfin, il s’agira de passer le vernis protecteur du Dhikr de l’entretien, du Dhikr préventif, qui empêchera l’excroissance de repousser, et le diable de s’en saisir à nouveau.
Car il demeurera à l’affût un moment, tenace qu’il est, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il n’y a plus rien à faire avec ce cœur trop lisse, ce cœur poli ; et qu’il décide d’aller voir ailleurs s’il y est, et de jeter son dévolu sur un cœur malade duquel l’ego déborde comme une monstrueuse callosité, un cor, une tumeur proéminente à laquelle il peut s’agripper de toutes ses forces.