بسم الله الرحمن الرحيم
Nous croyons tous avoir chacun un cœur – ce qui ferait autant de cœurs que d’individus dans toute l’histoire de l’humanité ; mais en réalité, nous avons tous Un Cœur Unique – et je ne parle pas de cette pièce de chair : ce muscle, cet organe, cet abat…
Chaque individu, chaque personnalité, chaque identité, chaque proprium…, est rattaché à Ce Cœur Unique qu’est Le Noyau.
Et Ce Cœur, par chacune de nos individualités qui en sont autant de facettes, rayonne, ou se trouve voilé – car nos identités sont les voiles qui cachent L’Un en donnant l’illusion du multiple.
Ces individualités, en surface du Cœur (dans une perspective strictement verticale et plongeante, abstraction faite des strates multiples qui les composent, et avec une vision strictement superficielle), faites de lumière muhammadienne, agissent, dans leurs dimensions multiples et composites, comme autant de filtres qui altèrent La Lumière Essentielle ; et quand La Lumière Essentielle passe par eux, Elle projette tout ce qu’ils contiennent de personnel, tout ce qui leur est propre – histoire, destin, événements, sensations…
Mais quand toute cette trame du proprium se réduit, dans le cadre du cheminement de retour à ALLAH ﷻ, à sa plus simple expression d’identité élémentaire, et que ne subsiste quasiment, de l’esprit personnel (outre le nom générique et l’image de synthèse de l’identité élémentaire), que la lumière muhammadienne la plus pure (purgée notamment de tous les intermédiaires de l’esprit muhammadien que sont l’esprit du Walî et celui du Prophète de tutelle), La Lumière Essentielle interagit pleinement avec la lumière muhammadienne, qui n’est plus que le seul filtre et l’ultime voile qui s’interpose, du point de vue du créé, entre ce dernier et ALLAH ﷻ (le reste n’était qu’un ensemble de filtres superposés au filtre muhammadien initial).
Mais ce voile muhammadien, non seulement n’est pas vraiment un voile, puisque c’est lui qui laisse passer La Lumière Divine (il n’occulte pas vraiment, comme le fait normalement un voile), mais encore c’est par lui seul qu’Elle peut passer et Se révéler ; car sans ce voile, La Lumière Essentielle serait insoutenable et inappréhendable – puisque Le Propre de La Lumière Divine est Le Voilement, et qu’il lui faut donc un révélateur.
C’est ainsi que se réalise le Nûrun ʿAla Nûr : La Lumière Essentielle touche la lumière muhammadienne, qui brille par Elle et La révèle – mais sans contact direct puisque tout cela n’a rien de matériel et reste éthéré (le point de contact se fait en réalité par la zone tampon qui se situe entre la lumière muhammadienne et La Lumière Divine Pure).
[Quand tous les traits du caractère personnel ont disparu, et que ne subsistent plus que les attributs muhammadiens, on sait que l’esprit personnel du Serviteur (réduit/revenu à son état d’identité élémentaire) est au contact quasi direct de La Lumière Divine : en d’autres termes, il est en Présence d’ALLAH ﷻ ; et la Présence/Lumière d’ALLAH ﷻ ne Se manifeste pas autrement, chez un homme, que par les attributs muhammadiens : tout ce qui est muhammadien révèle ALLAH ﷻ, quand tout ce qui n’est pas muhammadien Le voile et relève du plus strict proprium : ainsi, tout ce qui chez le Serviteur correspond à un des 200 noms de Sayyidina Muhammad ﷺ est une porte ouverte sur La Lumière d’ALLAH ﷻ, et tout ce qui n’est pas muhammadien (le mauvais caractère, l’impatience, la propension à mentir ou à voler, l’égoïsme, la perversité…) est un voile hermétique posé sur La Lumière d’ALLAH ﷻ ; autrement dit, il est impossible que La Lumière d’ALLAH ﷻ Se manifeste, en tant que Telle, autrement que par le caractère muhammadien : s’il transparaît autre chose qu’un attribut muhammadien, c’est que La Lumière d’ALLAH ﷻ dresse un voile, et qu’Il veut être caché.]