بسم الله الرحمن الرحيم
On a tous un côté punk, trash.
Si on n’a pas exploré son côté punk, on ne peut pas raisonnablement évoluer et s’élever spirituellement, parce qu’on n’a pas exploré les recoins les plus sombres de son âme, et on ne peut pas se connaître.
Or, celui qui connaît son âme connaît son Seigneur.
Il faut donc régulièrement faire les poubelles de son cœur, parce que si on ne sait pas où est le local à poubelles, on ne sait pas où est le salon : si on ne sait pas où est Nafs, on ne sait pas où est Ruh – et déjà faut-il qu’on sache qu’il y a Nafs (qu’il y a un local à poubelles) pour qu’on sache qu’il y a Ruh (qu’il y a un salon).
Car même les sanctuaires – et les cœurs sont des sanctuaires – ont des locaux à poubelles, pour y stocker les déchets loin des pièces de vie ; et des WC, pour y évacuer vers les égouts les déjections et les eaux souillées.
Et si on ne sait pas où ils se trouvent, on évacue et se soulage forcément sur les tapis du salon, à l’instar du bédouin du Hadith qui urinait au sol dans la mosquée du Prophète ﷺ ; alors, comme a fait Sayyidina Muhammad ﷺ avec ce bédouin, on doit s’éduquer – ou plutôt : se FAIRE éduquer – et apprendre où faire quoi et quoi faire où ; à faire la part des choses. (En d’autres termes, on doit apprendre quel secteur du cœur implique telle action : savoir que telle action illicite relève de Nafs, et telle action agréée de Ruh ; sinon, on risque de tout mélanger, de tout inverser, et d’attribuer telle mauvaise action au bien, et telle bonne action au mal – et c’est le travail du diable de brouiller les pistes, de nous faire prendre le mal pour le bien, comme relevant de ce qu’il y a de bon en nous, et le bien pour le mal, comme relevant de ce qu’il y a de mauvais en nous ; et c’est ainsi que les Shayatin contemporains arrivent à nous faire croire que détester l’homosexualité et les perversions sexuelles est blâmable, et que les aimer et s’y adonner, à l’inverse, est louable – et on appelle cette aberration le wokisme.)
Alors on préserve son cœur, dans ce qu’il a de plus pur, des mauvais penchants ; et on les détourne/dévie vers la zone dédiée à cet effet : on préserve le salon de son cœur, le Musalla – Ruh – en évacuant les mauvaises choses dans les WC de son cœur – Nafs. (Ainsi, on peut être amené à commettre des péchés, mais en connaissance de cause : on sait qu’il s’agit de péchés, qu’on a mal agi, et on les met logiquement sur le compte de Nafs – et le sain processus de repentir peut se faire, qui est la porte ouverte à l’élévation spirituelle, à La Proximité d’ALLAH ﷻ ; alors que si on attribue ses mauvaises actions à ce qu’il y a de bon en nous, à Ruh, non seulement on commet une impolitesse majeure car cela revient à attribuer le mal à ALLAH ﷻ, mais encore on se ferme la porte du repentir et de tout ce qu’il implique en termes de salut, car on ne peut se repentir d’une mauvaise action dont on est convaincu qu’elle est bonne.)
Donc, on rend à César ce qui appartient à César, et on attribue le mal à Nafs, qu’on a préalablement et clairement identifiée comme la zone dépotoir de son cœur ; zone que, par la suite, on peut traiter plus efficacement pour l’assainir : d’abord prévention pour ne pas tout polluer, en déversant ses déjections dans le local dédié à cet effet, bien au fond de la cuvette ; puis intervention et nettoyage ciblé, en traitant ce local en profondeur afin de le purifier par un repentir sincère.
Mais si on ne sait pas où se trouve cette zone de délestage dans le cœur, on ne peut pas opérer ce tri entre le bien et le mal, ce travail de séparation, de répartition, et de purification finale, et c’est l’organe dans son intégralité qui se trouve pourri, corrompu.
Et cela ne peut se faire que par l’intervention éducative d’un maître spirituel qui, d’abord – avant toute chose – nous apprend Nafs : nous fait connaître son existence et sa place dans le cœur, nous apprend à l’identifier, nous sensibilise à son influence néfaste et à sa façon de se manifester en nous ; puis nous fait connaître Ruh, Dont elle n’est que le pendant ténébreux ; puis nous enseigne ce qui, dans l’absolu, relève de l’Un et de l’autre – ce qui relève du bien et du mal conformément à La Loi d’ALLAH ﷻ – et donc nous apprend à distinguer, parmi nos propres actes, penchants et pulsions, ce qui revient à l’un et à l’autre de ces deux pôles de notre cœur – Ruh et Nafs ; et donc, in fine, nous fait savoir ce qui en nous est bon, et ce qui en nous est mauvais : nous apprend à nous connaître.
Et celui qui se connaît – c’est-à-dire celui qui connaît son âme, car on ne peut se connaître qu’après avoir préalablement identifié et exploré son âme instigatrice, Nafs –, connaît son Seigneur.
C’est ainsi que, conformément à la parole de Sayyidina Muhammad ﷺ, celui qui connaît son âme connaît son Seigneur : autrement dit, celui qui connaît son côté punk connaît son Seigneur.