بسم الله الرحمن الرحيم
Non, il n’y a pas d’incompatibilité entre ces deux articles récents :
Shaykh, un VRP de L’Esprit…
Aller voir Shaykh pour Shaykh, ou par intérêt personnel ?
Oui, on doit avoir la Niya de venir [aux assises présidées par Shaykh] pour transcender la personne physique de Shaykh et atteindre son esprit.
Et oui, on doit se satisfaire pleinement, pour cela, de sa présence matérielle et de la lumière de son corps – sans pour autant en faire une fin en soi.
Car c’est en goûtant pleinement, ET AVEC AMOUR, à sa présence corporelle irradiant de lumière, qu’on finit par atteindre l’esprit de Shaykh.
Et le simple fait de s’asseoir devant lui, et de l’écouter parler, doit suffire à la réalisation de cet objectif – SI C’EST FAIT AVEC AMOUR, donc de manière désintéressée au regard de son ego.
Mais si on arrive avec des demandes plein les bras orientées vers soi-même, impliquant un entretien fastidieux avec Shaykh, non seulement on tombe dans l’impolitesse, mais encore, en visant la satisfaction de ses demandes personnelles (dont l’intention renvoie à soi), on passe totalement à côté de ce qu’on doit venir chercher dans et par la compagnie physique de Shaykh : son esprit.
Donc, viens voir la personne physique de Shaykh pour son esprit – pour ton esprit – pour L’Esprit.
Et pas besoin pour ça d’entretien et de blabla ; ALLAH ﷻ nous dit, en parlant des Awliya (Qur’an 18:28) :
ولا تعد عيناك عنهم
« Et ne détourne pas tes yeux d’eux… »
Regarder le Walî suffit.
Et le simple fait de lui réclamer un entretien, en soi, est une demande – donc, une émanation de l’ego, de Nafs.
Car le croyant est celui qui se satisfait pleinement de ce que lui donne ALLAH ﷻ, et qui n’a pas de demandes personnelles, car il est convaincu que tout vient d’ALLAH ﷻ, et qu’ALLAH ﷻ sait mieux que lui ce qu’il lui faut.
Ou alors, s’il formule une demande, c’est directement à ALLAH ﷻ, et pour le seul plaisir de se tourner vers LUI – quitte pour cela à inventer des demandes ; mais ça, c’est le degré des amoureux fous.
Quant-à nous autres qui quémandons au Walî, sur fond de plaintes et de récriminations, un entretien avec lui, nous sommes à des années-lumière de ce Maqam.
Alors qu’il suffit, tout en ouvrant son cœur, de s’enivrer de la lumière de son corps, de sa seule présence, pour franchir ce pont de son être matériel, et atteindre son être spirituel et son secret.
Pour peu qu’on en ait la Niya sincère et ardente.