بسم الله الرحمن الرحيم
Tant qu’on éprouve des visions, des sensations – qu’on voit, qu’on entend, qu’on rêve… – on est en Présence d’ALLAH ﷻ.
Et ça n’est pas près de s’arrêter vu qu’ALLAH ﷻ est Éternel.
Tout est Manifestation d’ALLAH ﷻ, ici-bas et dans l’au-delà, dans le visible et l’invisible : le monde matériel qu’on éprouve et perçoit, qui « existe » par nos sensations, est Manifestation d’ALLAH ﷻ – encore faut-il qu’on ait le dévoilement pour faire le lien entre la manifestation et Sa Présence (c’est alors que la manifestation devient La Manifestation – autrement dit : La Présence).
Car pour Se faire connaître et adorer, Il a créé la diversité.
On ne pourrait le voir tel qu’Il est, dans Sa Singularité, s’il n’y avait cette profusion, cette multiplicité ; alors il a créé les Jinn, les hommes, leurs environnements, les univers… de manière que la manifestation puisse Le voir dans la manifestation, par effet miroir.
Et on ne peut Le voir qu’en manifestation, car Le voir dans Son Essence reviendrait à dire qu’Il n’est plus Seul : il y aurait LUI, et le témoin.
Donc la manifestation est LA condition nécessaire de Sa connaissance.
Et tant qu’on L’adore par la manifestation interposée, tant que des hommes sont capables de discerner Sa Présence dans la manifestation, à force de L’évoquer, Il Se manifeste.
Car c’est à force d’évocation, de Dhikr, qu’on finit par dissiper les brumes des voiles, et par ressentir Sa Présence dans la manifestation – et c’est là la seconde condition.
La mise en Présence d’ALLAH ﷻ implique donc qu’Il Se manifeste, mais aussi et surtout qu’on L’évoque, car l’évocation joue le rôle d’appel, de déclencheur, comme une supplication qu’on LUI adresse de Se dévoiler.
Et c’est la raison pour laquelle le Dhikr est mentionné autant de fois dans le Qur’an (83 fois), comme une invitation de Sa Part à L’appeler.
Alors, à force de le LUI demander avec sincérité et humilité, Il finit par Se montrer dans et par La Manifestation.
Dans le cas contraire, on continue de ne voir que la manifestation – c’est-à-dire l’illusion d’une création qui existerait d’elle-même, par elle-même, un peu par hasard et de façon chaotique.