بسم الله الرحمن الرحيم
Toutes les sciences, ésotériques ou exotériques, viennent du cœur — ou plus précisément de L’Esprit Divin.
L’apprentissage des sciences exotériques, qui sont des sciences relatives au créé, au Mulk dans sa dimension manifeste et matérielle (autrement dit, qui sont les sciences du monde visible, sensible, intelligible), se fait nécessairement dans le Nasut, par des causes extérieures : l’étudiant lit un livre, ou écoute un enseignant, et cela agit — pourvu qu’il soit mu par une intention sincère, et pourvu qu’il soit destiné à cet apprentissage — comme un miroir qui va déclencher la descente (via les anges) de la science du fond du cœur, et la projeter sur le texte du livre ou le discours de l’enseignant ; c’est-à-dire éclairer (car la science est lumière) ce texte ou ce discours bruts, et les rendre accessibles à l’esprit personnel (les rendre lisibles, audibles, préhensibles) qui va pouvoir s’en saisir tels quels et les transformer en matière intelligible, disponible, et exploitable : les rendre intelligibles et utilisables par l’intellect, et stockables par la mémoire (car l’esprit personnel, siège du cerveau — donc de l’intellect et de la mémoire —, est le lieu de compréhension et de stockage des acquis : c’est notamment l’intellect qui permet de synthétiser, d’articuler et de développer les sciences reçues du fond du cœur par Permission d’ALLAH ﷻ) ; c’est ainsi qu’ALLAH ﷻ délivre les sciences exotériques — qu’il s’agisse de la médecine ou des techniques ménagères les plus banales —, et chaque individu a un quota de sciences déterminé : celui qui n’est pas autorisé à recevoir la médecine pourra ouvrir tous les livres de médecine du monde, il n’y verra qu’un charabia incompréhensible — parce que la lumière de la science médicale ne sera pas descendue du fond de son cœur pour lui éclairer ces livres, pour la bonne et simple raison qu’il n’y aura pas été destiné ; et inversement, on pourra expliquer cent fois à un médecin comment repasser une chemise ou préparer un plat, il n’y arrivera jamais parce qu’il n’aura pas été destiné à recevoir la science et les techniques du repassage ou de la cuisine ; on n’apprend que ce qu’on est autorisé et destiné à apprendre, ce qui explique que certaines personnes se retrouvent en échec dans des cursus vers lesquels les avait orientés leur âme, quand d’autres se retrouvent à réussir dans des voies dans lesquelles ils n’avaient même jamais envisagé de s’engager : on peut vouloir de toutes ses forces être pilote de chasse, ou pompier, et se plier en quatre pour y arriver, mais si ALLAH ﷻ nous destine à l’avocature ou au métier d’éboueur, on réussit le CAPA ou on se retrouve inexorablement derrière une BOM ; parce qu’on aura reçu la science de ces métiers, et que nous aura été défendue la science de ceux qu’on convoitait.
L’apprentissage des sciences ésotériques, s’il passe initialement par cette cause extérieure qu’est le Murshid, se fait ensuite directement, sans projection dans le monde matériel sur quelque support actif (délivrant son contenu — et le support est aussi important, comme cause, que son contenu : c’est un ensemble), qu’il soit matériel (livre) ou humain (maître/enseignant) : il suffit d’une interaction matérielle avec le Murshid pour que s’établisse une connexion spirituelle bien particulière, qui consiste en un flux descendant spécifique du canal muhammadien qui ne peut être activé et maintenu que par un héritier de Sayyidina Muhammad ﷺ via son Madad, par laquelle les sciences arrivent directement au cerveau où elles sont traitées (synthétisées, stockées, exploitées à des fins de Daʿwa et d’initiation spirituelle).
C’est ainsi que le ʿArif biLLAH est capable de répondre à des questions d’ordre ésotérique, et de développer une science du même ordre, sans jamais avoir rien lu ou entendu, auparavant, de cet ordre : la question lui est posée, mais avant même qu’il ait le temps de l’analyser, de l’intellectualiser, elle arrive à L’Esprit Divin (via le flux montant de l’esprit muhammadien — qui passe par tous les maîtres de la Silsila —, portée par les anges du flux montant) Qui charge les anges du flux descendant de la réponse, laquelle aboutit à sa bouche (via, donc, le flux descendant de l’esprit muhammadien, qui passe également par tous les maîtres de la Silsila — les anges n’étant que les porteurs de cette réponse, d’un maître à l’autre, jusqu’à la bouche du ʿArif biLLAH, tout comme les anges du flux montant n’étaient que les porteurs de la question, d’un maître à l’autre, jusqu’à L’Esprit Divin) ; et à ce titre le ʿArif biLLAH n’est qu’un intermédiaire, un médiateur (mais avec lui tous ses maîtres de la Silsila et les anges), qui soit dit en passant est le premier témoin, le premier spectateur de cette science qui sort de sa bouche : il (son esprit personnel) est son propre élève (ou plutôt, l’élève de L’Esprit Divin Qui Se manifeste du fond de son cœur), et son humilité s’explique par la conscience qu’il a de cette réalité (ce qui nous fait dire, quant-à nous, que nous ne sommes qu’un scribe, qu’un clerc besogneux qui ne fait que retranscrire La Parole d’ALLAH ﷻ : à titre personnel nous n’avons aucune science — et même nous sommes parfaitement ignare).