بسم الله الرحمن الرحيم
Si la relation avec le Murshid n’est pas :
- Physique / matérielle ;
- Constante et régulière ;
- D’amour et spirituelle.
Il ne s’agit pas du Murshid — tout au plus s’agit-il d’un enseignant parmi d’autres.
La relation matérielle doit durer jusqu’à la mort du Murshid ; s’il est loin, il doit y avoir au moins un lien téléphonique constant, avec des appels réguliers ; s’il est question d’éloignement volontaire, à titre d’ « épreuve », impliquant une rupture du lien sensible, il ne s’agit pas du Murshid ; si le Shaykh dit un jour que l’accompagnement est terminé, qu’il a apporté tout ce qu’il devait/pouvait apporter, ça n’est pas le Murshid mais un enseignant de passage ; et s’il dit que le lien spirituel doit suffire et qu’on peut se passer du lien matériel, ça n’est pas le Murshid (le lien spirituel ne fonctionne, comme un feu qu’on alimente, que par des apports réguliers de combustible, sinon il finit par s’éteindre).
La relation de Murshid à disciple doit impérativement reposer sur un amour réciproque, duquel découle le lien spirituel, et qui implique la durée et la constance, sans rupture ni interruption, du lien matériel, de l’expérience sensible (la vision, le toucher, l’audition…) qui en est la base, le fondement (autrement dit, le lien matériel détermine l’amour, qui détermine lui-même le lien spirituel : il n’y a rien de possible sans le lien matériel et sa pérennité).
Et Uways Al-Qarni est l’exception qui confirme la règle — sinon il y en aurait des milliers comme lui, et il ne serait pas unique dans son genre : son lien exclusivement spirituel avec son Murshid (qui n’était autre que le Prophète ﷺ), sans l’avoir jamais rencontré de sa vie, est ce qui fait sa singularité et son caractère remarquable, loin de faire de lui un modèle obligé ; et ce lien exceptionnel avec Sayyidina Muhammad ﷺ n’est pas une règle générale — bien au contraire : les uwaysi, plus encore que les Afrad, sont une minorité et une élite, et ALLAH ﷻ les distingue par cette faculté qu’Il leur donne de se lier spirituellement à leur Murshid à l’exclusion de tout lien physique — puisque c’est bien du lien avec le Murshid qu’il s’agit (rien n’empêche quiconque d’établir un lien spirituel avec tout autre que le Murshid — vivant ou mort — sans que ça fasse pour autant de lui un uwaysi).





