بسم الله الرحمن الرحيم
ALLAH ﷻ a voulu Se faire connaître et Se montrer, alors Il a créé les témoins que nous sommes.
Et à chaque instant Il S’expose, et Se fait connaître, et nous parle par manifestations interposées – et ça ne s’arrête pas un instant.
C’est juste que nous ne Le voyons pas, comme le nez au milieu de la figure.
Car Il a assorti la perception de Son Exhibition, de Ses Manifestations – de Sa Présence – de certaines conditions bien particulières, sans la réalisation desquelles il nous est parfaitement impossible de constater ces évidences que sont toutes ces manifestations de Sa Présence.
Et à la base de ces conditions se trouve un désir sincère de Le rencontrer (suivi de tout un parcours initiatique qui, tel un jeu de piste, nous est indiqué au fur et à mesure de la progression – notamment fait d’actes à accomplir et d’épreuves à endurer), faute de quoi nous traversons cette vie remplie de signes comme des bestiaux inattentifs et sans discernement, avec un voile posé sur nos cœurs qui nous empêche de voir la Haqiqa Muhammadiyya, les signes dans les signes – qui nous empêche de voir L’Évidence.
(Comme un œil ne peut pas se voir lui-même – qu’il ne peut pas se voir autrement que par projection, en reflet, et qu’en tout cas il ne peut s’apercevoir, en reflet, que superficiellement et pas dans sa complexité –, l’homme, divin par Ruh, ne peut voir Le Divin en lui que par tous ces reflets et projections du Divin que sont les manifestations – et toute la création est manifestation du Génie Créateur Divin ; face à ces reflets et projections, il est soit dans la situation de l’animal qui, voyant son reflet dans une glace, croit qu’il s’agit d’un autre – parce qu’il n’a pas conscience que tout ce qu’il voit émane du Divin en lui ; soit il est conscient qu’il s’agit de l’expression de La Volonté Divine, mais sans faire le lien avec Le Divin en lui Qu’il ignore – parce qu’Il lui est encore Caché, parce qu’il n’a pas eu le dévoilement à Son Sujet ; soit, muhammadien accompli, réalisé, il perçoit la Haqiqa Muhammadiyya qui lui renvoie sa propre réalité muhammadienne : il connaît le secret du Divin en lui, et sait que ce qu’il voit est la projection de Cette Lumière – tout en étant conscient qu’en tant qu’humain créé, qui perçoit les manifestations avec les sens, il est lui-même une projection, un reflet de Cette Lumière Qu’il recèle (ALLAH ﷻ a fait l’homme à Son Image, et ce ce dernier En est donc une projection, à l’usage de l’homme lui-même, très superficielle et surtout artificielle, comme l’œil qu’on voit dans le miroir ; et comme l’œil vu dans le miroir, on sait que ce reflet n’est pas l’essence mais une illusion des sens – l’important étant d’être conscient de Ce à Quoi renvoie ce reflet dans l’absolu) : à l’état de conscience personnelle (il voit du point de vue de l’esprit personnel), il est encore au stade de la dualité, de l’altérité (du « ALLAH ﷻ ET moi » – même si c’est « EN moi »), et ne peut en sortir, ponctuellement, que dans l’état de Conscience Divine – auquel cas il n’y a plus de conscience personnelle, plus de perception sensorielle, il n’y a que La Vision Unitive d’ALLAH ﷻ : l’esprit personnel s’est élevé jusqu’à la zone tampon entre la lumière muhammadienne et La Lumière Originelle où, totalement affranchi des sensations corporelles, il s’est dissout, évanoui, annihilé dans L’Esprit Divin ; le point de vue n’est alors plus de l’esprit personnel vers ALLAH ﷻ, mais d’ALLAH ﷻ vers l’ensemble de la création – y compris cet esprit personnel vu par LUI comme une créature parmi les créatures ; si l’on se place du point de vue matériel, l’état de Conscience Divine, c’est bien l’homme qui, l’espace d’un instant, s’élève spirituellement au point d’accomplir le retour à ALLAH ﷻ et de s’éteindre totalement en LUI, avant de redescendre à l’esprit personnel et de réintégrer l’état de conscience personnelle – mais avec en mémoire Cette Vision du Point de Vue Divin Dont il pourra témoigner ; mais si l’on se place du Point de Vue d’ALLAH ﷻ, C’est en fait ALLAH ﷻ Qui, l’espace d’un instant, Se substitue totalement à la conscience personnelle de Son Serviteur, et implémente dans son esprit cette parenthèse ouverte sur Sa Vision Unitive et Omnisciente, de manière à ce qu’il En conserve mémoire et En témoigne ; et il va de soi qu’ALLAH ﷻ n’ouvre de telles fenêtres qu’à des serviteurs ayant atteint le Maqam muhammadien.)