بسم الله الرحمن الرحيم
Pourquoi certains fuient-ils la mort, et sont-ils pointés du Doigt, comme tels, par ALLAH ﷻ ?
Il faut s’imaginer la terre comme un lieu d’exil, ou de naufrage : une île sur laquelle se serait échoué un navire avec tous ses occupants — comme Adam عليه السلام et sa descendance se sont retrouvés déchus ici-bas.
Les gens se sont organisés pour vivre sur cette île : certains ont été honnêtes, mais d’autres se sont organisés pour jouir et tirer la couverture à eux, semant le chaos, se livrant à la corruption, au complot, au pillage, au meurtre…
Il va de soi que, lorsqu’il s’agit de rentrer au bercail, que l’opportunité est donnée à ces exilés de revenir à la civilisation, sur la terre ferme, de réintégrer leur terre natale, ceux qui se sont bien tenus — quand bien même ils se seraient acclimatés — le font volontiers, même si c’est avec un peu de crainte et d’angoisse légitimes ; mais ceux qui se sont livrés à la corruption, à l’idée d’affronter les autorités et la justice, de rendre des comptes pour toutes leurs mauvaises actions, se dérobent et préfèrent rester sur cette île, quitte à se cacher dans ses recoins les plus inaccessibles : ainsi préfèrent-ils rester en exil, où ils ont prospéré par le mal, où ils ont fait leur place, où ils se sont installés confortablement, plutôt que de retourner à leur point de départ : pour eux, plus de retour en arrière possible, ils ont préféré prendre leur parti de cet exil (au détriment des autres), s’attacher à ses bons côtés, plutôt que d’y voir une situation provisoire et de se préparer au retour : ils ont fait leurs cette île et ses richesses, et renoncé à les quitter pour réintégrer leur terre d’origine, car ils en ont fait des objets de pouvoir et de jouissance facile, loin des autorités et de la justice de leur pays ; et lorsqu’on vient les chercher, donc, ils se dérobent, fuient et se cachent, pensant pouvoir échapper à l’inexorable jugement qui les attend sur le continent.
La mort, pour le croyant, c’est cet inévitable retour au pays : ce retour à La Source, auprès de son Créateur Qui lui demandera des comptes de ce qu’il aura fait pendant son exil terrestre ; et comme il se sera efforcé de s’y tenir le mieux possible, et bien qu’il craigne son Seigneur, il est confiant car il croit en Sa Miséricorde ; mais il va de soi que celui qui se sera laissé aller à ses plus basses pulsions fuit cet instant du retour, et fait tout pour en repousser l’échéance — d’où sa quête d’immortalité, sa lutte contre la vieillesse, et tous ses stratagèmes (comme la sorcellerie, les alliances avec les Jinn…) : il ne veut pas mourir, car non seulement il se complaît dans cet exil terrestre où il s’est vautré sa vie durant, mais encore il ne veut pas — il ne PEUT PAS — comparaître devant son Créateur : sa balance est trop lourde en mauvaises actions (et surtout pas assez en bonnes, qui annulent les mauvaises), et il le sait ; donc, il n’a d’autre solution que de se dérober et de tout faire pour rester sur terre — et là est la mécréance : tourner délibérément le dos à ALLAH ﷻ, par choix du péché et de la jouissance ; mais s’il croit pouvoir échapper aux anges qui viendront inéluctablement le chercher, il se trompe lourdement.





