بسم الله الرحمن الرحيم
Pour faire accéder le Murîd à Muhammad ﷺ, le Shaykh doit l’initier à son prophète de référence, de manière à en (r)éveiller les attributs dans son cœur ; car c’est par ces attributs qu’il percevra la lumière muhammadienne, comme autant de capteurs activés : il s’agit là d’une étape initiatique incontournable.
Pour ce-faire, le Shaykh va parler de ce prophète, l’évoquer, en narrer les aventures, de manière à ce que ce prophète vive dans son cœur en permanence.
Ainsi, quand le Shaykh parle de Mûsa, ou de ʿÎsa, ou de Yûssuf (عليهم السلام), il fait bien plus qu’en raconter, de manière parfaitement aléatoire, quelques anecdotes pour épater la galerie – parce qu’il ne sait pas quoi dire d’autre : à ces moments déterminés, il fait leur Dhikr nécessaire, en relatant leurs particularités et spécificités, en rappelant ce qu’ils ont d’exclusif (car l’épisode de la mer qui s’ouvre n’appartient qu’à Sayyidina Mûsa, celui du poisson n’appartient qu’à Yûnus, etc…), et en délivrant l’enseignement de ces spécificités.
Car cet enseignement permet de comprendre Sayyidina Muhammad ﷺ, les comportements des prophètes étant une introduction à la lumière muhammadienne : sans ce passage obligé par l’exemple des prophètes, on ne peut comprendre la grandeur muhammadienne ni sa miséricorde ; et il est vrai que dans les sociétés chrétiennes, on passe naturellement de Jésus à Muhammad ﷺ, comme par glissement, sans vraiment ressentir la transition – à tel point que les deux finissent par se confondre, comme lorsqu’on pose un calque sur l’original (qu’on pose le calque de n’importe quel prophète sur Sayyidina Muhammad ﷺ, et il l’épouse sans que rien ne dépasse ou ne dénote ; car tous les prophètes sont faits de Muhammad ﷺ).