بسم الله الرحمن الرحيم
La particularité de l’homme, sur les autres créatures, est qu’il est doté d’un double flux vers ALLAH ﷻ : un flux montant, et un flux descendant.
Le flux descendant, c’est celui qui émane d’ALLAH ﷻ vers Sa Créature et par lequel Il la contrôle : toutes les créatures ont ce flux descendant via un canal qui les relie à ALLAH ﷻ.
Le flux montant, c’est celui qui émane de l’homme vers ALLAH ﷻ et qui lui permet de remonter jusqu’à LUI : ce flux est une exclusivité de l’homme – même les anges n’en sont pas dotés – et c’est là son Sirr – son secret.
Ce flux, qui toutefois ne se rouvre que par Permission d’ALLAH ﷻ (il s’est fermé avec la constitution de Nafs), est purement muhammadien – car on ne remonte à ALLAH ﷻ que par Sayyidina Muhammad – et seul l’homme, donc, peut remonter à ALLAH ﷻ par Sayyidina Muhammad ﷺ.
Ce flux est toutefois graduel : on n’arrive pas directement à ALLAH ﷻ par Muhammad ﷺ car, avant même d’arriver à Sayyidina Muhammad ﷺ, il convient d’observer un parcours initiatique intangible, qui passe par un saint et par un prophète de référence.
Et quand bien même la plupart des musulmans de naissance connaîtraient au moins Sayyidina Muhammad ﷺ par le nom, il ne le connaissent que superficiellement (donc ils ne le connaissent pas vraiment), car il leur reste à passer par l’étape du Walî (qui va les pré-agréer, les « valider » par la Bayʿa), lequel va les introduire à l’étape du prophète de référence, lequel va leur ouvrir la porte de Sayyidina Muhammad ﷺ en les préparant, par sa Suhba spirituelle, à la pure lumière muhammadienne (pure, car la lumière du Walî et celle du Prophète de référence, bien que très pures et très proches de celle de Sayyidina Muhammad ﷺ, sont déjà altérées).
C’est ce qui explique que la plupart des musulmans de naissance aient des comportements imparfaits, qui posent question, car leur cheminement vers ALLAH ﷻ est loin d’être parachevé, et il y a des trous à combler dans leur parcours initiatique, des lacunes ; et ces trous – ce qui fait défaut – c’est dans un premier temps l’initiation par un Walî (cette initiation introductive est nécessaire car elle passe par le corps du Walî, par la matière, permettant seule d’accéder à l’esprit, au monde spirituel : en ce sens le saint est bien la porte de la spiritualité) ; et dans un second temps la compagnie purement spirituelle d’un prophète de référence ; c’est seulement une fois ces deux étapes franchies qu’on accède vraiment à la lumière de Sayyidina Muhammad ﷺ, à son esprit, à sa présence, à sa connaissance – car on y a été dûment préparé ; car on n’accède pas comme ça à la compagnie spirituelle de Sayyidina Muhammad ﷺ – tout comme on ne passe pas directement du cours préparatoire au doctorat : il y a entre deux toute une somme de connaissance à acquérir, une modification en profondeur de son être par toute cette science en soi, et surtout par les modalités hautement initiatiques de son acquisition.
Le canal muhammadien qui relie l’homme à ALLAH ﷻ implique donc une complétude parfaite ; et, si bloqué à l’écluse du « moi », on voit au loin l’écluse Muhammad ﷺ, cela ne signifie pas pour autant que son accès est gagné, car il reste à passer l’écluse du saint et celle du prophète de référence.
ALLAH ﷻ a ainsi balisé le chemin vers LUI, c’est Sa Loi, et il convient, par Adab, de l’accepter et de nourrir l’intention de s’y conformer.
Ce qui est loin d’être le cas, car la plupart des musulmans, qui croient connaître Sayyidina Muhammad ﷺ parce qu’ils connaissent son existence et son nom (beaucoup de gens sur terre n’ont même pas cette science élémentaire), rejettent même l’idée du Walî ; or, ça n’est pas parce qu’on se trouve devant une porte (ou du moins à portée de vue de cette porte) qu’on peut l’ouvrir : si on refuse même de voir, entre soi et cette porte, ceux qui en détiennent la clé, on peut rester longtemps à la rue.
Et il se trouve que beaucoup (trop) de musulmans sont à la rue.
Complètement à la rue…