بسم الله الرحمن الرحيم
L’Esprit Divin envoie à l’esprit personnel, via l’esprit muhammadien et les anges, sous la forme de suites de sensations organisées, des situations particulières dont chacune implique un choix qui va mener à une autre situation — et ainsi de suite jusqu’à la mort.
Grosso modo, on a trois possibilités de choix, trois options :
- Le mal, via le libre arbitre et Nafs ;
- Le bien, via le libre arbitre et Nafs ;
- Effacer le libre arbitre et laisser faire ALLAH ﷻ.
Dans les deux premiers cas, l’esprit personnel décide seul avec son libre arbitre, en conscience, du bien ou du mal (il peut décider le mal mais avec l’intention de faire le bien, et on considère dans ce cas qu’il décide le bien, car c’est l’intention qui compte) : il est alors mu par l’âme humaine (Nafs), selon des considérations personnelles, éventuellement influencé par des diables s’il est à l’un des degrés les plus bas (An-Nafsu Al-Ammara bi As-Su’i, An-Nafsu Al-Awwama), ou par des pieux, des saints ou des anges s’il est à l’un des degrés supérieurs de Nafs (An-Nafsu Al-Mulhama, An-Nafsu Al-Mutma’inna, An-Nafsu Ar-Radiyya, An-Nafsu Al-Mardiyya…) : ainsi, même quand il fait un choix avec l’intention de chercher La Face d’ALLAH ﷻ (de satisfaire ALLAH ﷻ), il le fait encore avec Nafs — mais il s’agit alors de l’un des degrés les plus élevés de Nafs.
Dans le dernier cas, en revanche, l’âme s’est totalement effacée, le libre arbitre n’intervient plus, et C’est ALLAH ﷻ Qui agit Directement et Personnellement : l’esprit personnel est alors réduit à l’état de simple témoin ligoté et bâillonné, et il ne peut que constater ce qu’ALLAH ﷻ fait faire à son enveloppe matérielle dont Il S’est accaparé ; les éteints en ALLAH ﷻ connaissent cet état très particulier, fait à la fois de ravissement, de crainte, et d’un sentiment de totale impuissance et d’abandon (et cela porte généralement sur des situations spécifiques de Daʿwa, et dans tous les cas ne vise pas les hommes dans le monde matériel, mais ce qu’il reste de l’esprit personnel auquel S’est substitué L’Esprit Divin, afin qu’il ressente Son Pouvoir Absolu en même temps que sa servitude parfaite : car l’expérience du Divin est toujours intime, voire secrète, et on ne peut jamais la restituer fidèlement dans la mesure où elle se veut indicible, ineffable — et n’en transparaît dans tous les cas que ce qu’Il veut).
Toutefois, la frontière entre le choix selon les niveaux les plus élevés de Nafs, et La Seule Volonté d’ALLAH ﷻ, est parfois confuse, car tout cela se joue dans la zone tampon (cette zone du Nûrun ʿala Nûr, du Lumière sur lumière où La Lumière Divine alimente la lumière muhammadienne sans vraiment la toucher — cette zone où il est très difficile de faire la différence entre les deux lumières car c’est là que s’opère indistinctement la transformation de La Première en seconde, puis l’alimentation par l’Une de l’autre aux fins de création), et dans certains cas il est compliqué de déterminer ce qui relève du libre arbitre et de Nafs (An-Nafsu Al-Kamîla en l’occurrence), et Ce Qui relève du Seul Esprit Divin : c’est que le curseur de l’esprit personnel est en constant mouvement, et au moment de certains choix, il oscille imperceptiblement entre Nafs et L’Esprit Divin, à la frontière ténue entre les deux ; tout dépend donc de son état à ce moment précis — mais ce qui est sûr c’est que cet esprit doit déjà avoir connu l’extinction totale en ALLAH ﷻ pour « pouvoir » revenir par la suite au stade de L’Esprit Divin — sans quoi Sa Porte ne lui est pas ouverte.
Seul le choix délibéré du mal avec le libre arbitre ne pose aucun problème de détermination, car on sait dans ce cas qu’il se fait via l’âme instigatrice du mal (An-Nafsu Al-Ammara bi As-Su’i — qu’elle soit seule ou influencée par le Qarîn et d’autres diables parmi les Jinn et les hommes), ou via l’âme qui se blâme (An-Nafsu Al-Awwama, qui correspond au degré de l’âme encore encline au mal, mais désormais sujette au remords sincère vis-à-vis d’ALLAH ﷻ et aspirant au repentir).





