بسم الله الرحمن الرحيم
On nous parle encore de « Soufis » ou de « Soufisme », comme s’il s’agissait d’une catégorie à part de musulmans, d’un groupe.
En fait, être « Soufi » correspond à l’état du musulman qui s’est engagé dans le processus de Al-Ihsan en initiant un cheminement spirituel sous la supervision d’un maître.
Ceux qui les voient comme « Soufis » avec un regard critique, sont généralement ceux qui sont bloqués au stade de Al-Islam, sans peut-être même avoir encore effleuré Al-Iman.
Ceux qui se voient « Soufis » (de manière un peu exclusive – car si on se voit « Soufi » c’est qu’on ne se sent plus QUE « Soufi »), ont généralement oublié Al-Islam, et peut-être même Al-Iman, et ont fait du soufisme une fin en soi.
Or, il ne s’agit que d’une étape ; l’étape ultime, certes, à laquelle on a vocation à demeurer – mais sans oublier Shariʿa qui reste le fil d’Ariane du musulman.
Car la spiritualité ne doit surtout pas exonérer de la dimension phénoménale, matérielle de la religion, et doit s’appuyer fermement, comme une demeure s’appuie sur des fondations, sur les sciences exotériques que sont le Fiqh et la ʿAqida.
Sinon elle s’effondre, tout simplement.
La tête dans les étoiles, certes, mais en gardant les pieds sur terre (Sayyidina Muhammad ﷺ recommandait de toujours avoir un œil ici bas, et un autre dans l’au-delà).