بسم الله الرحمن الرحيم
Ce qui fait qu’une religion est vivante – son oxygène –, ce sont les Saints.
Tout comme il suffit qu’une langue soit parlée pour qu’elle soit considérée comme vivante, il suffit qu’une religion soit incarnée par des porteurs vivants de la Parole qui a été à sa genèse – c’est-à-dire par des héritiers du Prophète qui en fut le Logos, le Verbe – et ces porteurs dépositaires sont naturellement les Saints, les Awliya.
Les Saints se caractérisent par le fait que, lorsqu’on les voit, ALLAH ﷻ est évoqué – au-delà même de la perfection de leur comportement.
Car la perfection du comportement seule ne suffit pas : nombre de personnes ont un comportement irréprochable, mais ne sont pas croyantes, n’invitent pas à ALLAH ﷻ, n’appellent pas à ALLAH ﷻ, n’évoquent pas ALLAH ﷻ : un peu comme une magnifique voiture ou un magnifique avion – mais sans carburant, et donc incapable de rouler ou de voler ; c’est vain – et même dommage.
Ainsi la lumière de la foi est-elle la vie ; et les Saints qui la portent, la véhiculent, sont-ils l’oxygène des religions, qui les fait vivre et par quoi les gens qui y évoluent ou gravitent autour respirent ; car ils agissent, au contact de ces gens, comme autant de masques dans une atmosphère fétide, viciée par l’oubli, le péché, la mécréance ; les préservant ainsi d’une lente et longue asphyxie, aussi insidieuse qu’imperceptible et indolore.