بسم الله الرحمن الرحيم
On se fait toute une affaire du Daʿwa alors que pour ALLAH ﷻ c’est parfaitement contingent : dans l’absolu Il n’a pas besoin de notre Daʿwa, et Il ne nous le donne que pour nous distinguer, nous honorer ; c’est Sa Façon de nous montrer qu’Il nous aime et qu’Il est Satisfait de nous, parce qu’on a su préalablement se satisfaire pleinement de ce qu’Il nous donne, bon ou mauvais (dans le Qur’an, An-Nafsu Ar-Radiya précède An-Nafsu Al-Mardiya ; An-Nafsu Ar-Radiya étant elle-même précédée par An-Nafsu Al-Mutma’inna).
Alors Il nous donne le Daʿwa, un peu comme on confie symboliquement à son enfant une petite responsabilité, pour le mettre en confiance, avec beaucoup de Miséricorde : pour nous qui lui confions cette tâche (aller acheter le pain, fermer le portail tous les soirs, sortir les poubelles…) c’est une bricole insignifiante, mais pour l’enfant qui s’en voit investi c’est énorme, et il s’attache à se montrer digne de la confiance qu’on lui fait, parce qu’il veut prouver qu’on a eu raison de lui faire confiance.
Il ne faut pas comprendre le Daʿwa autrement : il ne faut y voir que cette Miséricorde d’ALLAH ﷻ de confier à des êtres aussi faibles que nous Son Rappel, alors qu’Il n’a absolument pas besoin de nous pour ce-faire ; mais bien malheureux celui qui en fait une fin en soi, s’enorgueillit de cette responsabilité au point de se croire important et indispensable, et finit par ne plus voir que le Daʿwa au point de ne plus voir La Main Qui donne le Daʿwa.
Ainsi ALLAH ﷻ peut nous éprouver et nous égarer par le Daʿwa, si on a le malheur d’oublier un instant qu’on est qu’un petit gamin à qui il a confié quelques centimes pour aller acheter le pain au bout de la rue, au point de se dire que, s’Il nous a confié cette tâche, c’est qu’on est indispensable.
Alors on ne voit plus ALLAH ﷻ, on ne voit plus que la mission à laquelle on accorde une importance exclusive parce qu’elle flatte notre ego.
Et au final, on ne voit plus que soi.
Qu’ALLAH ﷻ ne nous permette de ne voir dans le Daʿwa que Le Pourvoyeur Magnanime du Daʿwa, et pas l’ego à travers le Daʿwa.
