بسم الله الرحمن الرحيم
Le Baqa a cette particularité — qui peut sembler paradoxale — qu’il mêle (ou plutôt qu’il alterne) état de Conscience Divine et état de conscience personnelle : le serviteur réalisé ne cesse de passer d’un état à l’autre dans un va-et-vient permanent : tantôt dans la posture du « Ana Al-Haqq », du « Moi, ALLAH ﷻ », tantôt dans la posture de l’autre qu’ALLAH ﷻ qui Le considère (avec une distanciation, donc).
C’est que ce serviteur, qui a connu le Fana et est revenu, dans le monde matériel, des Domaines Divins, est Rabbani (divinisé) — et c’est-là le point de vue du monde matériel : car du Point de Vue Divin, le serviteur, en ce qu’il a de personnel, n’est pas revenu, seule son image est revenue, son apparence ; et ALLAH ﷻ, Qui S’est paré de son apparence et a endossé son identité pour avancer à couvert dans le Nasut (le monde des hommes), réactive parfois la conscience personnelle de Son Serviteur pour que celui puisse parler et témoigner en son nom à ses frères humains.
Ainsi le serviteur divinisé conserve-t-il, à dessein, un semblant d’ « existence » — mais contrôlée.
Par ailleurs, ALLAH ﷻ S’implique intimement dans la vie de CHACUN de Ses Serviteurs, d’une manière fusionnelle et passionnée — et ça se manifeste par le fait qu’Il dédie à chacun une épopée unique qu’on appelle le destin, sur laquelle Il garde Un Regard Permanent (de l’intérieur), et qu’Il est susceptible de modifier et réécrire à chaque instant.
Et c’est là Le Signe Majeur de Son Amour pour tous ces hommes qu’Il anime de la manière la plus intime qui soit.
ALLAH ﷻ a juste laissé à Ses Serviteurs une petite fenêtre d’autonomie qui participe du libre arbitre, et qui est l’intention de Le vouloir ou pas, de revenir à LUI ou pas — et à partir de là, Il n’a de cesse de tout mettre en œuvre pour les tirer de leur oubli et faire en sorte qu’ils aient enfin l’intention de L’aimer comme Il les aime (et le destin des hommes n’est fait que de Ces Incitations de La Part d’ALLAH ﷻ, Qu’on ne voit souvent que comme des épreuves, ou des punitions — voire des récompenses gratuites purement honorifiques).
Bien sûr, Il a La Faculté de déclencher immédiatement le signal de la conscience positive du Divin, arbitrairement, en vertu de Son Droit Souverain sur Ses Créatures ; mais Il préfère que ça vienne directement de Son Serviteur, sans qu’Il ait à S’interposer, sans qu’il ait à le « violer » : que ça résulte de son intention et de ses efforts ; Serviteur qu’Il n’a créé qu’à cette fin, que pour qu’il L’adore — en conscience, délibérément.
Et ALLAH ﷻ S’afflige (et même souffre, bien qu’Il Se suffise) de voir que la plupart de Ses Serviteurs LUI tournent le dos, en conscience et délibérément — car Il voudrait qu’ils L’aiment comme LUI les aime !
Si seulement ils savaient…