بسم الله الرحمن الرحيم
Quand on adresse le Salam à une personne seule, on le fait au pluriel (As-Salamu ʿAlaykum), car en réalité la personne n’est pas seule mais escortée d’anges (au moins un à droite et un à gauche), et c’est donc au groupe complet (la personne et son escorte angélique) qu’on s’adresse.
Si l’on veut s’adresser uniquement à la personne sans les anges, on utilise le singulier (As-Salamu ʿAlayka — ou ʿAlayki s’il s’agit d’une femme), mais en mentionnant derrière le nom de la personne (comme, dans le Tashahhud, on adresse le Salam au Prophète ﷺ, avec la marque du masculin singulier — As-Salamu ʿAlayka —, suivi de « ayyuha An-Nabiyyu » qui vient préciser qu’on s’adresse exclusivement à lui ﷺ : il s’agit ici d’une façon d’honorer le Prophète ﷺ en lui adressant un Salam dédié, en l’isolant, en le distinguant — sachant que le Taslim final, qui s’adresse spécifiquement aux anges, vient compenser, « réparer » le fait qu’on les ait ainsi « mis de côté », écartés, en saluant le seul Prophète ﷺ) ; si on s’adresse à un groupe d’individus, on utilise bien évidemment le pluriel, qui va désigner l’assemblée complète des hommes et des anges qui les escortent.
Cette pratique du Salam aux anges, notamment par l’emploi mécanique du pluriel pour les associer systématiquement au Salam adressé à quelqu’un, est fondamentale en ce qu’elle marque (consciemment ou inconsciemment) l’acceptation de leur existence, consacrant ainsi ce pilier de la foi qu’est la croyance en eux ; et le croyant qui jouit d’un haut degré de foi est celui qui est particulièrement conscient de leur présence permanente, notamment quand il adresse le Salam au pluriel à un individu isolé (parce qu’il voit littéralement cette présence angélique aux côtés de la personne et qu’il en témoigne ainsi) — quand l’immense majorité des musulmans, même arabophones, passent le Salam au pluriel quand ils s’adressent à une personne seule, sans trop se demander pourquoi ils utilisent le pluriel (sachant que le pluriel de politesse n’existe pas en arabe : le suffixe « um » désigne nécessairement une pluralité mathématique, quand la singularité appelle les suffixes « a » ou « i », marquant respectivement le singulier au masculin et au féminin).
Il convient donc de faire cet effort d’être conscient de la présence des anges quand on adresse le Salam au pluriel à une personne seule, à défaut de voir effectivement cette présence — comme le Prophète ﷺ voyait Sayyidina Jibril عليه السلام ; et, comme le Prophète ﷺ entendait Sayyidina Jibril عليه السلام lui parler et lui répondre, on finira par entendre les anges répondre à notre Salam — quand bien même l’humain n’y répondrait pas : car un Salam n’est jamais perdu, et les anges y répondent toujours, et en plus en témoignent comme d’un acte de foi — avec tout ce que cela implique en termes de Satisfaction Divine (et c’est bien pour ça que Sayyidina Muhammad ﷺ nous encourageait tant à le répandre).
Qu’ALLAH ﷻ ne fasse pas de nous des gens avares du Salam.





