بسم الله الرحمن الرحيم
ALLAH ﷻ est La Lumière des cieux et de la terre, et La Lumière est donc ALLAH ﷻ.
Quand on parle d’ALLAH ﷻ (quand on utilise Le Nom Générique ALLAH ﷻ), c’est pour évoquer Sa Grandeur, Sa Majesté, Sa Puissance — mais aussi Son Mystère et Son Voilement : Le Nom ALLAH ﷻ synthétise Tous Ses Attributs — dont La Lumière Qui figure parmi Les 99 Plus Beaux Noms (ALLAH ﷻ est La Lumière, mais La Lumière n’est donc pas Tout ALLAH ﷻ, Elle n’En est Qu’Un Aspect, 1/99ème si l’on se réfère aux Noms).
Mais quand on parle de La Lumière en particulier, plutôt que d’utiliser Le Nom Générique ALLAH ﷻ, c’est pour évoquer Sa Présence ressentie dans la création en tant que Force Créatrice, et d’une manière plus générale pour évoquer Son Existence Transcendante : ainsi, quand on dit qu’ALLAH ﷻ est La Lumière des cieux et de la terre, ça signifie qu’ils ne sont que par LUI Qui en est L’Idée, L’Origine, La Cause, Le Principe — et donc qu’ils portent nécessairement Sa Présence, ou plutôt qu’ils ne sont que par Sa Présence Active, que par L’Actualité de Sa Pensée : qu’Il cesse de les penser, et ils cessent instantanément d’exister comme Projections de Son Esprit Créateur ; en d’autres termes, La Lumière, c’est L’Existence Seule d’ALLAH ﷻ Qui transparaît de la terre et des cieux, par Quoi ils sont : La Lumière est Ce Qui transparaît d’ALLAH ﷻ dans Sa Création (et la notion de Lumière en tant qu’Attribut est bien corrélée à la création : s’agissant de La Présence d’ALLAH ﷻ par rapport à la création, on parle de Lumière ; s’agissant d’ALLAH ﷻ dans l’absolu, hors de toute relation avec quoique ce soit, on parle d’ALLAH ﷻ).
Comme ALLAH ﷻ n’a ni forme ni image, Sa Lumière en Soi ne saurait davantage être circonscrite, englobée, enfermée, réduite a quelque forme ou image que ce soit, ni assujettie à quelque système poétique, linguistique ou langagier qui La dirait, La définirait, L’exprimerait, La capterait, La cernerait : Elle est au-dessus du dicible et du définissable, au-dessus du manifeste, et on ne peut que La ressentir dans le cœur qui est Son Siège, L’éprouver — mais en considération de la création, par rapport à elle (ressentir La Présence Absolue d’ALLAH ﷻ hors de la création — c’est-à-dire : être capable de se passer de la création pour éprouver La Présence — ne relève plus de La Lumière mais de L’Essence Pure : C’est ALLAH ﷻ Qui ressent ALLAH ﷻ — c’est ressentir ALLAH ﷻ par ALLAH ﷻ ; autrement dit : à l’état de conscience personnelle, on ne ressent « que » La Lumière ; et à L’État de Conscience Divine, on ressent ALLAH ﷻ ; ou plutôt, La Lumière S’éprouve à l’état de conscience personnelle, quand ALLAH ﷻ S’éprouve à L’État de Conscience Divine).
Mais pour nous La rendre appréhendable, discernable via la création, ALLAH ﷻ a décliné La Lumière en lumière muhammadienne, qui est par nature la lumière de la création et dont la particularité est de pouvoir réfléchir La Lumière Source (elle est en fait dotée d’une luminosité qui lui est propre et qui fait qu’elle peut réfléchir La Lumière, comme la brillance de l’or lui permet de réfléchir la lumière physique) — mais à des degrés de réflexion qui varient d’une créature à l’autre (selon leur grade dans la hiérarchie des créatures, déterminé par la qualité de la lumière muhammadienne qui les constitue — comme des bijoux sont faits d’un or plus ou moins pur : on conçoit parfaitement qu’un étron ne soit pas créé d’une lumière muhammadienne aussi pure que celle qui a servi à créer le Trône, car la lumière muhammadienne a connu plusieurs états, plusieurs déclinaisons, chaque état correspondant à des niveaux de création différents, des créatures les plus nobles aux plus triviales — et c’est ainsi que le Trône, le Repose-Pied, ainsi que les Porteurs et les Gardiens du Trône, sont issus du tout premier état de la lumière muhammadienne, c’est-à-dire le plus pur et le plus proche de La Lumière Source, quand les créatures les plus triviales sont issues des états ultimes de la lumière muhammadienne, après qu’elle soit passée par d’innombrables déclinaisons ayant servi à créer d’innombrables autres choses, desquelles sont dérivées/issues en bout de course ces choses triviales, comme autant d’altérations), et qui sont relatifs au degré d’ouverture du contemplateur : c’est ainsi que, selon son Maqam, son niveau d’élévation dans Les Degrés de La Lumière, soit on est absolument incapable de La percevoir même des créatures qui ont un fort degré de réflexion (comme les prophètes ou les saints, ou même comme la nature qu’on ne perçoit alors, cyniquement, que comme un vaste chaos aléatoire), soit on parvient à discerner la lumière muhammadienne de la création dans sa brillance propre et sa capacité réflexive — mais sans pour autant voir La Lumière Qui S’y reflète (c’est la cas de l’immense majorité des gens, qui s’extasient devant la beauté de la nature avec le sentiment d’une force qui les dépasse, mais sans comprendre qu’il s’agit de la lumière muhammadienne, et surtout sans y voir Se refléter La Lumière — sans y voir clairement, en conscience, La Présence d’ALLAH ﷻ), soit on est en capacité de La voir rayonner de créatures dotées d’un très faible degré de réflexion (et c’est ainsi que les prophètes et les saints peuvent voir La Lumière émaner d’un excrément, ou d’un crachat, ou d’une charogne), soit on est réalisé dans La Divinité (Rabbani), et dans ce cas on n’est plus en position de spectateur qui perçoit La Lumière de l’extérieur, mais On est Celui Qui émet La Lumière — on EST La Lumière Qui vient Se refléter sur les créatures ; donc, quand on ressent La Lumière d’une créature, ça n’est pas tant la créature en soi qui formalise La Lumière, qui La cristallise comme si elle La portait en elle, intrinsèquement (la créature n’est en fait qu’un miroir qui reflète La Lumière — comme la lune renvoie la lumière du soleil — et, sans que La Lumière ne soit L’Essence Même de cette créature, cette dernière est toutefois, comme on l’a vu, de nature à La refléter, polie de manière à La réfléchir — et c’est là le propre de la lumière muhammadienne), que l’ouverture qu’on a qui permet de La ressentir de cette créature, soit superficiellement dans sa déclinaison muhammadienne (on ne perçoit alors que la surface polie du miroir créaturel — mais même cette seule surface n’existe et ne peut se révéler, finalement, que par L’Infime Quantité de Lumière Qu’on est en réalité capable d’y discerner), soit à Son État Originel Le Plus Pur (mais dans tous les cas, comme évoqué dans le paragraphe précédent, on ne fait pas que La percevoir, L’éprouver dans le cœur : il ne s’agit pas de visions sensibles liées à des formes d’Essence Lumineuse, dans lesquelles La Lumière serait Enfermée et Visible, de Laquelle elles seraient faites directement) ; toutefois, ALLAH ﷻ fait à dessein de certaines créatures des spots de Sa Lumière au fort degré de réflexion, La faisant donc rayonner davantage d’elles (le phénomène de réflexion, en soi, chez l’homme, est intérieur et se joue au niveau du cœur — et même au plus profond du cœur : La Lumière du Noyau (de la lampe — Al-Misbah) Se reflète, en ce cœur muhammadien, sur les parois dûment purifiées et polies du récipient cristallin (Az-Zujaja), et en jaillit en transperçant la poitrine (Al-Kamishkaw) avant de Se répandre au monde aux yeux des personnes ayant l’ouverture pour La percevoir, c’est-à-dire jouissant de ce regard du cœur qu’est Al-Basira) — et c’est le cas de ces Qiblatan que sont certains Awliya ; quoiqu’il en soit, il faut bien comprendre que La Lumière n’est pas réduite à plusieurs formes éparses qui La synthétiseraient et L’enfermeraient individuellement dans leur finitude, chacune de son côté, mais qu’Elle est Une et fait Son Chemin à travers ces créatures de Son Choix, comme l’eau jaillit du fond de la terre par où elle veut, par les sources qu’elle détermine elle-même et qui lui sont donc subordonnées.
La Lumière est donc Indicible ; toutefois, il est une catégorie de serviteurs qui, par Permission d’ALLAH ﷻ, ont cette faculté de La transcrire dans le langage des hommes — ou plutôt de La véhiculer par le langage qui devient un média, un vecteur : par quelques combinaisons de mots éclairées émanant des cœurs de ces serviteurs inspirés (inspirés par les anges qui véhiculent ces paroles via un canal spécial du flux descendant de l’esprit muhammadien), Elle Se réveille ainsi dans les cœurs de ceux qui entendent cette rhétorique — après toutefois avoir reçu le dévoilement préalable (car comme on l’a vu, on ne perçoit La Lumière que si on a l’ouverture, et C’est ALLAH ﷻ Qui choisit, selon Ses Critères, ceux qui seront réceptifs à ce narratif et donc à La Lumière Qu’il véhicule) : ainsi ces auditeurs ressentent-ils à leur tour, au fond de leurs cœurs, La Lumière Qui point (mais sans pouvoir L’exprimer quant-à eux) comme les premières eaux d’une source commencent à jaillir du fond de la terre ; mais le plus souvent, la source se tarit dès qu’ils ne sont plus sous l’effet de la baguette du sourcier, de ses paroles, et que le flux de ses mots n’est plus à leur portée.
Cette illumination de la parole se fait à des degrés divers, du transcripteur littéraire besogneux (qui couche sur le papier ce qu’il ressent, dans un langage parfois hermétique et très technique) à l’orateur enchanté — et c’est là le plus haut degré de La Lumière dans la parole : celui qui est capable de capter et d’illuminer un auditoire par la seule oralité (c’est généralement l’attribut des messagers, des prophètes, et de certains Awliya destinés au Daʿwa de masse) est touché par Une Grâce Spéciale.
Quoiqu’il en soit, ce langage n’est jamais l’expression parfaite de La Lumière : aucun langage, écrit ou oral, ne saurait La Synthétiser dans Sa Complétude — d’autant qu’Elle est Infinie : il ne s’agit là que d’un artifice inspiré permettant de L’éveiller, dans le cœur, dans Son Essence Transcendante, Immatérielle, Intuitive — voire « Intuitible ».