بسم الله الرحمن الرحيم
Le flux descendant de l’esprit muhammadien (dont sont notamment dotés les animaux) est ce par quoi ALLAH ﷻ transmet à chaque esprit personnel l’ensemble des sensations qui créent l’illusion de la vie matérielle, du Dunya.
Ce flux est donc fait de lumière muhammadienne, qui consiste en une énergie par quoi s’éveille le créé, toute chose de la création : on peut notamment le ressentir (pour qui est éveillé à ce phénomène normalement imperceptible) comme une espèce de sonorité aiguë qui se manifeste un peu à la manière d’un sifflement continu, et qui n’est pas sans évoquer ce grésillement particulier que génère la très haute tension électrique (comme lorsqu’on se trouve à proximité d’un transformateur ou d’une ligne à très haut voltage, ou quand la foudre s’apprête à frapper).
Selon la station de l’esprit personnel, ce flux se doublera ou non de la Basira : si l’esprit se trouve dans le Nasut, il reçoit les sensations à l’état brut et ne perçoit que les apparences les plus superficielles ; le flux est alors limité pour lui aux apparences du monde, du fait de son point de vue très terre à terre ; mais si l’esprit personnel se trouve à des degrés plus élevés, et si notamment il a atteint le degré de présence muhammadienne par quoi il baigne dans la lumière muhammadienne, ce flux s’éclaire pour lui de la Haqiqa Muhammadiyya, et le monde généré par les sensations reçues est perçu dans sa réalité muhammadienne, au delà des apparences : l’esprit discerne alors en toute chose La Manifestation de La Volonté d’ALLAH ﷻ, Qui gère et organise tout, et Son Génie Créateur Qui opère en permanence.
Ainsi le flux descendant est totalement indépendant du degré, de la station à laquelle peut se trouver l’esprit personnel : aussi bas ce dernier puisse-t-il se trouver, il continue de recevoir par ce flux les informations par quoi ALLAH ﷻ lui donne vie — et on ne parle ici que de la vie matérielle la plus élémentaire ; mais c’est le degré atteint qui lui permet (ou pas) d’accéder à La Vraie Vie, Celle de La Connaissance, et qui éclaire (ou pas) les sensations brutes apportées par le flux descendant ; et le degré, le Maqam de La Connaissance, ne s’acquiert que parce que le flux montant est actif par Permission d’ALLAH ﷻ : c’est par cette faculté qu’il a de se tourner en conscience vers ALLAH ﷻ que l’esprit personnel peut revenir à LUI, et cette faculté passe nécessairement par, et même consiste en la connaissance du Messager d’ALLAH ﷻ (mais plus ou moins directe, plus ou moins précise, plus ou moins détournée — car cette connaissance a elle aussi des degrés de voilement et peut consister, par exemple, en la seule connaissance d’avatars comme des prophètes intermédiaires ou des saints).
Le flux descendant n’est donc qu’une espèce de tuyau d’alimentation inerte, comme une perfusion (par ce tuyau ALLAH ﷻ alimente, entre autres, l’esprit personnel des données de ses vies — matérielle et intermédiaire —, des sensations brutes qui les composent), qui peut aller aussi bas que l’esprit peut descendre ; alors que le flux montant est comme un ascenseur qui permet, en parallèle, de s’élever spirituellement et d’atteindre des sommets ; et ce qui active pleinement cet ascenseur dans sa vocation de retour à ALLAH ﷻ et le fait monter, c’est l’éveil de la conscience positive du Divin, qui se traduit par la faculté de s’orienter vers l’esprit muhammadien à travers ses occurrences (qu’il s’agisse de Sayyidina Muhammad ﷺ lui-même, ou des prophètes ou des saints dépositaires de son flambeau) qu’on est alors capable de reconnaître comme intermédiaires et intercesseurs et d’aimer (sans cet éveil, le flux montant est tout de même actif mais bridé, considérablement restreint, et surtout l’esprit personnel ignore jusqu’à l’existence de l’esprit muhammadien bien qu’il y soit attaché, lui tourne le dos, et reste orienté vers Nafs), puis se manifeste en interpellations adressées à ALLAH ﷻ (pouvoir parler à ALLAH ﷻ est le propre du flux montant, et donc de l’homme — et LUI parler avec crainte et amour est le propre du croyant), mais aussi en invocations et prières (qu’il s’agisse de Salawat ʿAla Nabî ou de « Je vous salue Marie… »), et par l’observation de la tradition prophétique (que ce soit la Sunna de Sayyidina Muhammad ﷺ, ou celle de Sayyidina ʿĪsā, ou celle de Sayyidina Ibrahim… عليهم السلام) : autant d’actes qui sont comme un bois qu’on apporte à ce feu intérieur pour l’aviver, à ce flux plus ou moins actif en nous, plus ou moins ardent (son carburant peut varier de la crainte du châtiment à l’amour inconditionnel), mais dont la flamme, si elle s’élève suffisamment haut, permet d’éclairer tout le chemin jusqu’à ALLAH ﷻ et de se hisser jusqu’à LUI ; car il suffit alors de suivre cette flamme : de se laisser guider par ce feu qui éclaire l’esprit personnel, l’attire irrésistiblement, le draine, puis, le happant dans sa lumière, l’emportant dans son courant, le ramène à sa Source (encore que, si l’on se situe du Point de Vue Divin, le mouvement ne se fait pas de nous vers LUI — quand bien même un flux montant de l’esprit muhammadien nous y assisterait au point de nous rendre quasiment passifs : c’est en réalité LUI Qui — via l’esprit muhammadien — vient submerger l’esprit personnel de Sa Lumière et l’Y annihiler ; mais du point de vue personnel, nous avons besoin, jusqu’à un certain degré, de croire que nous existons et que nous agissons, que nous cheminons, et même que le chemin est partagé et que nous ne faisons qu’aller à Sa rencontre — car nous ne sommes pas encore prêts à entendre, jusqu’au dépassement de ce cap, que nous ne sommes qu’illusions).
[Il y a d’abord, par ordre ascendant, la lumière muhammadienne, cette flamme dont on parle ici et qui est décrite dans le verset de la lumière comme une huile d’olive incandescente ; puis une lumière intermédiaire — en fait une zone tampon comme un isthme où La Lumière d’ALLAH ﷻ Se transforme en lumière muhammadienne, une zone commune aux deux lumières où elles commencent à se distinguer l’Une de l’autre tout en restant étroitement liées : le lieu du Nûrun ʿAla Nûr ; puis La Lumière Source d’ALLAH ﷻ — La Plus Pure, La Plus Ineffable — Qui éclaire toutes les autres, et sans Laquelle elles ne sauraient être.]