بسم الله الرحمن الرحيم
ALLAH ﷻ n’a créé les Jinn et les hommes que pour qu’ils L’adorent.
Et le temps – notamment dans l’alternance de la nuit et du jour – n’a été créé, comme Une Grâce, que pour les aider, les assister, les guider dans cette destination exclusive.
Ainsi ALLAH ﷻ a créé les cycles, comme autant de repères ; et découpé le temps en indiquant les moments de l’adoration, comme autant de rendez-vous formels ; et c’est dans cette routine et cette répétition qu’Il demande aux Jinn et aux hommes de s’inscrire pour revenir à LUI, en leur enjoignant de se rendre disponibles pour Le rencontrer à ces moments bien précis.
En d’autres termes, Il nous invite à nous synchroniser à LUI (c’est le principe fondamental de synchronicité), en nous indiquant les moments où Il sera le plus près de nous : dernier tiers de la nuit, heures précises des prières, mois de Ramadan…
Et à force d’observer ces temps scrupuleusement, le serviteur finit par se rendre compte qu’ils sont innombrables et se suivent dans une continuité parfaite – et c’est le sens du Hadith Qudsi dans lequel ALLAH ﷻ nous suggère que, par les adorations surérogatoires qui prolongent les adorations obligatoires au point de les relier, on se rapproche de LUI au point de se fondre à LUI.
Et le temps, qui était fractionné, discontinu, devient UN : et L’Unicité Se réalise ainsi, par le temps, dans le passage de la discontinuité à la continuité ; celui qui est capable d’unifier son temps dans l’adoration continue, trouve ALLAH ﷻ.
C’est pourquoi ALLAH ﷻ voulait initialement prescrire un si grand nombre de prières quotidiennes, et les a finalement réduites (en attribuant Cette Miséricorde à Sayyidina Muhammad ﷺ, pour l’honorer et qu’on ne l’en aime que davantage) au nombre limité qu’on connaît ; mais c’était Sa Façon Subtile d’indiquer Sa Volonté en la matière (ce qui est de nature à LUI plaire, à provoquer Son Agrément), savoir : la quasi permanence dans l’adoration ; et Il savait (pour avoir créé l’homme et pour le connaître mieux que quiconque) que cette permanence devait passer par un cheminement progressif et par une intermittence des actes d’adoration.
Et c’est là que le temps prend tout son sens, car il permet non seulement de quantifier, de fractionner, mais encore de baliser en indiquant la fréquence et les meilleurs moments des répétitions – comme une grille qu’on pose pour écrire ou dessiner (un quadrillage), le temps de pouvoir s’en passer et de procéder sans repère : car si au début on doit écrire sa foi en suivant les lignes, on finit par la laisser s’exprimer librement et sans limite, sur une page vierge et UNIE ; et le temps – comme les lignes – s’est effacé et n’existe plus, car il n’y a plus qu’ALLAH ﷻ Qui a envahi tout l’espace de la vie du serviteur ; car sur cette page qu’est sa vie, ALLAH ﷻ n’apparaît plus seulement en pointillés, une ligne sur deux ou trois : toute la page EST désormais ALLAH ﷻ, exclusivement.
Mais il fallait le temps des lignes (ou les lignes du temps) pour en arriver là ; car on n’apprend pas à faire du vélo sans roulettes.
(Le but du jeu c’est donc l’unification du temps dans Le Dhikr d’ALLAH ﷻ, dans Sa Remémoration Permanente – et c’est cette unification du temps dans le Dhikr (cette permanence du Dhikr qui annule le temps) qui constitue ce qu’on appelle La Vraie Vie (8:24) ; et tout ce qui n’est pas Dhikr d’ALLAH ﷻ vient discontinuer le temps, le fractionner, le fragmenter, casser son unité, comme un incident vient perturber le cours normal des choses ; pour nous autres qui sommes dans le Ghafla, la norme c’est plutôt cette discontinuité du temps – voire sa continuité mais inversée, dans l’oubli ; et il nous est d’autant plus inconcevable de passer tout notre temps en Évocation d’ALLAH ﷻ que, pour nous, la façon normale de le passer est de se consacrer aux préoccupations du monde matériel ; alors qu’en réalité, c’est là la mort : on ne se rend pas compte que, ce-faisant, on ne fait que retenir son souffle, vivre en apnée : car tout ce qui n’est pas Dhikr d’ALLAH ﷻ est interruption du lien vital de l’homme à Sa Source de Vie – et ce lien c’est l’esprit muhammadien, ce flux montant par lequel seul on peut s’orienter vers ALLAH ﷻ ; unifier le temps, c’est donc l’annuler dans la continuité de L’Évocation d’ALLAH ﷻ ; alors que ce qui est continuité dans l’oubli ne fait que l’exacerber (le temps) : car quand le Dhikr annule le compte à rebours, le suspend dans L’Éternité d’ALLAH ﷻ, l’oubli voit le chronomètre continuer de tourner inexorablement ; car le temps ne sert finalement qu’à mesurer l’oubli entre deux moments d’adoration, et bienheureux seront ceux qui afficheront un décompte vierge ; quand à ceux qui auront un temps d’oubli, quel qu’il soit, ils devront bien le solder auprès d’ALLAH ﷻ : car ce temps d’oubli, de distraction, d’insouciance, était un temps dû à ALLAH ﷻ, qui ne devait être consacré qu’à Son Dhikr et à la recherche de Sa Satisfaction.)