بسم الله الرحمن الرحيم
À partir du moment où le Shaykh construit, ou accepte qu’on construise une organisation autour de lui, « c’est mort » comme on dit aujourd’hui : l’organisation, c’est l’Islam, et il ne peut y avoir d’organisation dans l’organisation, car c’est déjà une atteinte à l’unité de la religion, une division ; ainsi, on ne peut pas dire : « Je fais mon truc à part, dans mon coin » : c’est s’exclure de l’organisation, et entraîner les autres dans cet égarement.
Ainsi, la Tariqa est une hérésie ; et le seul lieu légitime de l’Islam, c’est la mosquée ; quant-à la spiritualité, elle va se chercher auprès des maîtres, individuellement, pas dans un groupe : il faut ce rapport direct de maître à disciple ; dès lors qu’il y a un groupe où une organisation entre deux, qui s’interpose en prétendant contrôler la relation… « c’est mort » !
Ainsi, le Shaykh se doit de rester un individu isolé et accessible, sans garde prétorienne autour de lui, sans groupies qui l’accaparent et le contrôlent : dès lors qu’un groupe s’agrège autour de lui, il est neutralisé, inutile, et il faut le fuir ; car comme il n’y aura plus ce nécessaire rapport direct avec le disciple, il n’y aura pas de possibilité d’initiation.
Et si ALLAH ﷻ nous indique que l’égarement se constate à l’absence de Murshid, Il ne nous dit pas que la guidance implique un groupe, une Tariqa : c’est donc le Murshid le pivot, l’individu qu’ALLAH ﷻ assigne ; et si le Murshid est entouré d’un groupe, mais qu’on parvient à entretenir avec lui un lien direct — spirituel ET matériel —, on ne tient pas compte du groupe, on fait comme s’il n’existait pas ; mais c’est une constante que, dès lors qu’il y a un groupe, le Shaykh finit par interagir exclusivement avec cette chose qui le met en avant, via la hiérarchie qui s’est naturellement constituée, et plus avec le disciple ; et pour espérer l’atteindre, il faut désormais passer par le groupe et la hiérarchie, qui sont devenus d’inévitables intermédiaires, de regrettables filtres.
Donc, si on a une intention de cheminer et de se conformer à La Parole d’ALLAH ﷻ, si on veut se lier à un Murshid, on s’attache à viser un individu (on formule l’intention, on fait les causes, et on invoque pour ça), pas une Tariqa — sans quoi il n’y a pas de cheminement possible ; et si, en chemin, l’individu est « préempté » par un groupe, on n’a d’autre choix que de s’en détacher, et de se contenter du seul lien spirituel si tant est qu’on ait pu l’établir ; ou de chercher un autre maître, disponible et sans groupe autour de lui pour faire obstacle.
Le but final étant d’établir la connexion avec son Messager ﷺ d’ALLAH ﷻ intérieur, avec son Shaykh intégré — ce qui dispense de l’accompagnement d’un Shaykh extérieur, dont le seul rôle est de faire la médiation… pour peu qu’on puisse préalablement l’atteindre !





