بسم الله الرحمن الرحيم
D’une manière générale, l’esprit personnel livré à lui même au gré de son libre arbitre oscille de L’Esprit Divin à Nafs, tiraillé par leur force d’attraction respective (elle-même variable en intensité) — écartelé entre ces deux pôles : c’est le commun de l’esprit personnel, qui d’une certaine manière, par défaut « mène le jeu » en ce qu’il s’efforce de s’élever vers L’Esprit Divin ou se laisse happer par Nafs sans chercher à lui résister — délibérément, en conscience (en fait, ALLAH ﷻ le laisse le mener, et observe).
Mais arrive un moment où ALLAH ﷻ jette Son Dévolu sur un serviteur et prend nécessairement la main : alors, selon un rythme qu’Il détermine, Il envahit le cœur du serviteur (un peu comme une marée recouvre la grève) et finit par tout noyer — à commencer par l’esprit personnel (l’âme instigatrice, qui s’était formée au fond du cœur tel un marécage d’eau putride et stagnante, réintègre quant-à elle son Océan de Lumière Originelle Où elle se régénère, cependant que la marée l’atteint) : on bascule ainsi de l’esprit personnel autonome à la servitude absolue.
Mais cela requiert certains préalables, l’accomplissement de certaines causes : une intention sincère par laquelle l’esprit personnel s’est délibérément tourné vers ALLAH ﷻ, d’une part, qui se fonde sur l’esprit muhammadien par l’attachement à la Sunna prophétique, et se manifeste par un Dhikr constant ; et la résistance ferme qu’oppose l’esprit personnel à Nafs, d’autre part (c’est la Mujahada), au point de l’atrophier et de la réduire à peau de chagrin (il en demeure toujours quelque-chose — et là réside sa dangerosité permanente — jusqu’à ce qu’ALLAH ﷻ prenne la main et finisse le travail).
Et c’est seulement après que l’esprit personnel ait produit ces efforts de manière significative, au point de s’être éteint dans l’esprit muhammadien, qu’ALLAH ﷻ prend le contrôle total et Se saisit du cœur de Son Serviteur dans son intégralité, Se substituant à sa conscience et à sa volonté.
C’est ainsi qu’ALLAH ﷻ fabrique Ses Awliya.