بسم الله الرحمن الرحيم
Le premier degré de vigilance (Muraqaba) s’atteint par le Dunya : chaque sensation est perçue comme Une Manifestation de La Volonté d’ALLAH ﷻ (chaque bruit entendu, chaque mouvement, chaque événement, renvoie à Sa Volonté Souveraine) — pourvu qu’on ait ce dévoilement, sans lequel tout est perçu comme étant parfaitement aléatoire et chaotique, désordonné (alors que tout répond à Une Logique et Un Ordonnancement Parfaits).
Le second degré de vigilance est celui qui s’impose à nous lors de L’Envahissement de notre être par ALLAH ﷻ : à ce stade, c’est LUI Qui nous agit (Il est La Main avec Laquelle on prend, etc…), et il nous reste suffisamment de conscience personnelle pour assister comme spectateur à ce qu’ALLAH ﷻ fait de nous, voir comment Il instrumentalise notre corps, notre image (qui de fait sont Les Siens plus que jamais) : un peu comme si notre esprit personnel s’était mis de côté et assistait à La Manœuvre d’ALLAH ﷻ (pour filer la métaphore : comme si ALLAH ﷻ avait pris le volant de ce véhicule qu’est notre corps et que, assis à côté sur le siège passager, on Le regardait conduire ; dans cet état, l’esprit personnel est bien évidemment totalement neutralisé, dépouillé de son libre arbitre : il n’a plus la main, ne contrôle plus rien, et le proprium, dans ses attributs secondaires comme le caractère, devenu inutile, inopérant, s’est complètement éteint).
(Le simple fait de croire qu’on décide quelque chose est un relâchement de la vigilance : on ne décide ni le bien, ni le mal — ou ce qu’on croit tel : C’est en réalité ALLAH ﷻ Qui décide de tout, et Chacune de Ses Décisions est Un Bien, quoiqu’il nous en semble de notre petit point de vue dépourvu de connaissance ; donc, on ne décide de rien, nous sommes intégralement mus comme des marionnettes, et tout ce qu’il nous advient est un bien : en avoir la certitude permanente est de la Muraqaba ; mais s’imaginer un instant qu’on est acteur est de l’oubli et suffit à poser un voile sur Sa Présence — même si c’est pour s’attribuer un mal supposé : tout ce qu’Il nous fait faire est bien dans l’absolu — quand bien même il s’agirait des pires péchés en apparence qui devraient nous mener tout droit en enfer : car si l’enfer pour nous est Son Décret, C’est Nécessairement Un Bien, ainsi que tous les actes qui vont nous y mener comme autant de causes ; car ALLAH ﷻ sait ce qu’Il fait avec Ses Serviteurs ; on ne voit généralement l’enfer que comme un châtiment — qu’il est, notamment —, mais on ne voit pas sa dimension purificatrice par laquelle on finira par être ramené à LUI : s’il faut en passer par l’enfer pour Le retrouver, comme un plongeur doit passer par des sas de décompression pour remonter sain et sauf à l’air libre, c’est que c’est vital — et qu’on y passe ! Qu’on S’occupe juste de Le regarder, et qu’on Le laisse nous agir comme des marionnettes, en totale confiance, sans douter un instant de Sa Bienveillance : quoiqu’il arrive, le retour est nécessairement à LUI.)