بسم الله الرحمن الرحيم
L’esprit personnel est notamment doté de la conscience.
Au fur et à mesure qu’il évolue sur l’échelle de Nafs à Ruh, la conscience évolue en parallèle, passant de l’état de conscience de soi (qui notamment génère des sentiments comme l’orgueil, ou la honte) à l’état de conscience unitive (Jamʿ) par quoi on ne voit plus qu’ALLAH ﷻ, en passant notamment par l’état de conscience séparative (Farq), qui englobe d’une manière générale tous les états qui ne relèvent pas de le conscience unitive, dont l’état de conscience de soi (encore que l’état de conscience de soi, s’il est poussé à l’extrême, peut conduire à ne plus voir que soi, le reste, purement relatif, étant accessoire et subordonné à soi).
L’état de conscience de soi (ou ego secondaire), extrêmement trompeur, est dangereux, car il contribue à fixer l’esprit personnel à Nafs, et il faut vraiment une cause seconde pour briser son emprise, son magnétisme, et faire que l’esprit personnel perçoive autre chose que soi.
Cette cause seconde (qui est plutôt un effet arbitraire sans cause première), c’est Une Inspiration d’Ordre Divin par quoi s’impose la conscience positive du Divin (c’est-à-dire la conscience de L’Existence d’ALLAH ﷻ, en opposition à la conscience négative qui est la conscience – inversée – de la non-existence d’ALLAH ﷻ : on a bien la conscience du Divin puisqu’on L’évoque, mais c’est pour dire qu’Il n’existe pas – ce qui bien évidemment est un voile) – qui n’est pas pour autant La Présence : ALLAH ﷻ décide de faire croire à Son Existence à tel ou tel Serviteur de Son Choix pour le détacher de la seule conscience de sa petite personne, mais c’est au Serviteur, ensuite, de faire les causes pour qu’advienne enfin Sa Présence.
Donc, la conscience exclusive de soi est brisée par l’adjonction de la conscience positive du Divin ; de cette conscience va découler la conscience de l’existence du Prophète ﷺ, et la foi en le Prophète ﷺ (qui va normalement se manifester par des prières sur le Prophète ﷺ) va se traduire par l’attribution d’un Walî Murshid – et plus spécialement par la rencontre et l’accompagnement physiques dudit Walî.
Ensuite le cheminement va se faire, et l’esprit personnel va remonter le courant de La Lumière, depuis le Shaykh jusqu’à ALLAH ﷻ en passant par le prophète de tutelle et Sayyidina Muhammad ﷺ.
Et ce qui n’était au départ qu’état de conscience « préliminaire » va se confirmer pour devenir état de pleine conscience : en d’autres termes, on va graduellement passer de la croyance superficielle (faite d’intuition, de construction intellectuelle…), à la connaissance effective car éprouvée (ʿIlm Al-Yaqîn, ʿAyn Al-Yaqîn, Haqq Al-Yaqîn).
Mais si ALLAH ﷻ n’avait pas donné au départ une conscience superficielle, préliminaire, de Son Existence et de celle de Son Prophète ﷺ, l’esprit personnel serait resté figé à l’état de conscience exclusive de soi, et n’aurait pu atteindre les degrés de pleine conscience du Messager ﷺ, puis d’ALLAH ﷻ.
Quant-à celui qui a une conscience négative du Divin (il aurait pu s’agir d’une conscience neutre correspondant à l’agnosticisme, avec une possible ouverture), c’est bel et bien celui qu’ALLAH ﷻ ne veut pas guider, dont Il a scellé les cœurs et les oreilles, et dont un voile épais couvre la vue ; et pour lequel il y aura un grand châtiment (Qur’an 2:7).